Hier jeudi 20 octobre peu avant 22h, une habitante de la Mornaguia (gouvernorat de la Manouba) a eu le malheur de contacter le numéro vert de la Sonede (80 100 319), histoire de s’enquérir du retour de l’eau. Rappelons que le précieux liquide a été coupé depuis le 18 octobre, pour cause “d’entretien annuel” – un étrange rituel – et était censé revenir hier, progressivement, à partir de 12h. Il n’en a rien été. Et Mornaguia n’était pas la seule à l’attendre, il y avait également Borj El Amri et El Battan. La dame a eu au bout du fil un homme et le moins qu’on puisse dire est que la réception a été très spéciale…
Il l’a carrément envoyée balader alors qu’elle était juste venue s’informer, un des droits les plus élémentaires du citoyen et consommateur, surtout quand c’est une société qui se nourrit des deniers publics, de nos impôts. L’agent de la Sonede a rembarré la dame qui déjà ne manquait pas de soucis – plus de deux jours sans eau -, lui a fait comprendre, sèchement, que cette affaire n’est pas de son ressort et lui a demandé d’aller voir ailleurs. Semble-t-il l’homme a été tiré de son sommeil ou d’une autre activité peu avouable – Facebook ou que sais-je encore -, ce qui est certain c’est que les propos qu’il a tenus sont inqualifiables.
Face aux protestations outrées de la dame, il a consenti à lui jeter un autre numéro, le 71 603 603, censé s’occuper de ce dossier. La malheureuse n’a guère eu plus de succès. L’accueil fut tout aussi glacial, brisant tous les codes de la bienséance et de la politesse, juste pour une demande d’information tout à fait légitime après tout quand on vit ce calvaire. La seule chose que cet agent a trouvé à dire c’est qu’elle n’était pas la seule à en pâtir et que par conséquent – c’est ce qu’il sous-entend – elle doit souffrir sans broncher…
Puis il assène que de toute façon toutes les informations sont sur la page Facebook, en d’autres termes pourquoi troubler sa quiétude alors que tout est dit sur la plateforme. Signalons que sur cette même page le retour de l’eau est programmé pour 12h, comme dans le communiqué de presse de la Sonede, elle ne reviendra que tard dans la nuit, après que tout le monde s’est couché éreinté par cette longue attente.
Voilà comment se comportent les agents d’un service public vital, ils foulent au pied tous les us et coutumes en la matière là où ils sont censés soulager des citoyens déboussolés, un travail pour lequel ils sont bien payés d’ailleurs – les heures de nuit -, aux frais du contribuable. Ainsi va la Tunisie. Aux coupures fréquentes depuis 2020 pour réparer la même panne (la conduite principale au point kilométrique 15 de la route nationale N°5 à Mornaguia) il faudra ajouter une gestion de crise qui dépasse l’entendement…
Mais il y a un remède à tout ça : Puisqu’il y a longtemps que la Sonede ne fait plus office de service public, ne joue plus son rôle de Société nationale qui a le monopole de l’eau et se doit donc d’être irréprochable, privatisons-la ! Beaucoup d’autres pays en Afrique l’ont fait et ne s’en portent pas plus mal.
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