Le débat politique en Turquie s’est intensifié suite à l’appel du président Recep Tayyip Erdogan à l’élaboration d’un nouveau projet de constitution pour le pays. Erdogan a insisté, jeudi, sur la nécessité d’un texte constitutionnel libéral, démocratique et civil, invitant le principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), à participer à ce processus.
Le président turc a souligné que ce changement n’était pas destiné à ses intérêts personnels mais au bénéfice de la Turquie. Il a également précisé qu’il ne souhaitait ni se représenter à la présidence ni diriger le pays à nouveau.
Le refus catégorique de l’opposition
En revanche, le chef du CHP, Özgür Özel, a rejeté fermement cette invitation, affirmant que « l’on ne négocie pas avec ceux qui ne reconnaissent pas la loi, mais qu’il faut lutter contre eux ». Cette déclaration réaffirme la fracture profonde entre le gouvernement et l’opposition turque sur la question constitutionnelle.
Un allié clé soutient Erdogan : l’importance de sa continuité
De son côté, Devlet Bahçeli, président du Parti d’action nationaliste (MHP) et allié principal d’Erdogan dans l’« Alliance du peuple », a publié vendredi un communiqué soulignant que la Turquie et sa République ont un besoin historique urgent de la continuité d’Erdogan, qu’il qualifie d’architecte de la feuille de route pour le XXIe siècle.
Bahçeli rappelle aussi que le but sous-jacent du projet de constitution est d’ouvrir la voie à une nouvelle candidature présidentielle d’Erdogan, car la constitution actuelle limite à deux mandats présidentiels consécutifs, une barrière que son camp souhaite dépasser.
Le cadre légal pour une nouvelle candidature présidentielle
Pour qu’Erdogan puisse se représenter, plusieurs options sont envisagées : organiser des élections anticipées avec le soutien de 360 députés au Parlement, modifier la constitution existante ou adopter une nouvelle constitution. Cette dernière option est celle que le président a récemment soutenue, notamment après sa victoire lors de la présidentielle de mai 2023.
Nouvelles arrestations!
Parallèlement à ces débats politiques, les autorités turques ont procédé, vendredi, à une quatrième vague d’arrestations dans le cadre d’une enquête pour corruption liée à la mairie d’Istanbul, où le maire Akrem Imamoglu est visé.
Au total, 49 personnes ont été arrêtées, dont la secrétaire particulière d’Imamoglu, le chef de son service de sécurité, ainsi que les présidents des conseils d’administration de deux sociétés affiliées à la mairie. Cette vague s’ajoute à une précédente, mardi, qui avait déjà conduit à la mise en détention provisoire de 13 employés de la municipalité, dont le chef du bureau de communication.
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