Economie

Transtu : Une entreprise à bout de souffle

Transtu : Une entreprise à bout de souffle

Le président de la République, Kais Saied, a souligné, hier vendredi 24 novembre 2023, lors d’une visite inopinée, effectuée à l’entrepôt de la Société des Transports de Tunis (Transtu) à Bab Saâdoun, l’impératif d’identifier des solutions urgentes pour améliorer les services du transport public dans les différentes régions du pays.

Lors de sa tournée dans les divers espaces de l’entrepôt de la TRANSTU, le président de la République a pris connaissance des dizaines de bus hors d’usage, qui ont fini à la ferraille.   « Voici l’argent du peuple! Des millions de dinars sont jetés alors que le citoyen souffre quotidiennement et on se demande comment pourrait-on financer le budget de l’Etat? », a lancé le chef de l’Etat.

Une entreprise accablée par les dettes

L’entreprise publique est techniquement et financement à bout de souffle. Accablée par les dettes et croulant sous les pertes, sa situation est de plus en plus critique.

Et pour cause, l’endettement  de la Transtu a atteint, selon les données du ministre du transport, 1880 millions de dinars en 2022 dont 230 millions de dinars auprès des banques et des fournisseurs des pièces de rechanges. En plus, l’entreprise fait face à des difficultés d’honorer ses engagements avec les fournisseurs publics.

Aussi et d’après le dernier rapport du ministère des finances sur la dette publique, la Transtu arrive en tête de liste des établissements publics les plus endettées envers l’Etat pour 272,9 millions de dinars.

Les services de transport public dans la région du Grand Tunis ont connu un déclin important ces dernières années, ce qui perturbe quotidiennement les intérêts des citoyens, dans un contexte où la situation financière de la Société des transports de Tunis ne permet pas actuellement de réaliser les investissements nécessaires pour reconstituer la flotte de bus, de métro et de  trains pour la ligne TGM, le tarif actuellement adopté ne reflétant pas le coût réel des charges de transport.

D’autre part, les prix du carburant et des pièces de rechange ont enregistré des hausses significatives ainsi que l’augmentation des salaires, ce qui a empêché la société de mettre en œuvre un nouveau programme d’acquisition.

Situation financière et sociale

Jetons un coup d’œil sur la situation financière et sociale des agentes de cette société d’après son dernier rapport d’activité et ses états financiers publiés au titre de l’exercice 2019.

Au fait, le total des charges d’exploitation de l’exercice 2019 a atteint 396,4 MD, contre 369,6 en 2018. Cet écart est dû principalement à l’augmentation des charges du personnel de 6,6 MD passant de 255,0 MD en 2017 à 261,6 MD en 2019. Tandis que le total des revenus a été de seulement 132,5 MD en 2019. Ainsi, le résultat de l’exercice 2019 (après modifications comptables) a été négatif de 213 MD.

L’effectif de la société, d’après les chiffres divulgués, est de 7360 employés dont 3605 employés de mouvement (conducteurs, guichetiers, contrôleurs, etc.) alors que l’effectif administratif est de 2938 employés. Le sureffectif est plus que flagrant sachant que la flotte d’autobus est de seulement 437 véhicules en 2022 et que le nombre de rames de métro ne dépasse pas 57 rames.

Toutefois, la société enregistre d’après son dernier rapport d’activité annuel 137 mille jours d’absence et 1,5 million d’heures supplémentaires.

Le salaire mensuel moyen brut en 2021 par employé est estimé de 3292 dinars, révèlent les données du denier rapport du ministre des finances sur les entreprises publiques ce qui dépasse de loin le salaire d’un directeur à la fonction publique ou d’un assistant universitaire.

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