Mustapha Abdelkebir, président de l’Observatoire tunisien des droits de l’homme, a déclaré ce mercredi 21 mai 2025 que la capitale libyenne Tripoli commence à retrouver un certain calme, avec un retour progressif à la vie quotidienne, après plusieurs semaines de conflits et d’affrontements armés ayant fortement perturbé la scène sécuritaire et politique du pays.
Dans une déclaration à « Tunisie Numérique », Abdelkebir a indiqué que ce calme relatif fait suite à une réunion importante entre le représentant de la mission onusienne chargée du dossier libyen et plusieurs responsables politiques, dont des membres du Conseil présidentiel et des maires. Cette rencontre a abouti à une trêve, ouvrant la voie à un apaisement.
Un calme précaire sur fond de colère populaire
Malgré cette accalmie, Abdelkebir a souligné que le calme reste fragile et teinté de prudence. Il a été précédé de manifestations nocturnes quasi quotidiennes et de marches populaires régulières à Tripoli et dans d’autres villes libyennes, réclamant la destitution du gouvernement d’Abdelhamid Dbeibah.
Il a également fait remarquer que les acteurs onusiens et internationaux, y compris ceux qui soutenaient jusque-là le gouvernement Dbeibah, commencent à pencher en faveur de la formation d’un nouveau gouvernement d’union nationale, considéré comme la véritable issue pour sortir de la crise et prévenir une nouvelle escalade à Tripoli.
Vers un nouveau dialogue politique ?
Dans ce même contexte, Abdelkebir a estimé que Tripoli pourrait connaître, dans les prochaines semaines, une dynamique politique intense sous la supervision des Nations Unies. Il a exprimé l’espoir de voir la Tunisie accueillir ces discussions, rappelant son rôle antérieur dans l’appui aux dialogues de Tunis et de Genève, qui avaient mené au sommet 5+5 et à la désignation de Dbeibah pour conduire le pays vers des élections, un processus resté inachevé depuis 2022.
Des frontières ouvertes et une communauté tunisienne en sécurité
Concernant la situation aux frontières, Abdelkebir a confirmé que les postes frontaliers entre la Tunisie et la Libye demeurent ouverts, que les échanges commerciaux se poursuivent normalement, et que la Tunisie continue de recevoir les blessés libyens de toutes les parties pour les soigner.
En ce qui concerne la communauté tunisienne en Libye, estimée à environ 20 000 personnes à Tripoli seulement, il a rassuré qu’elle se porte bien, qu’elle reste prudente, et qu’aucune victime n’a été signalée. Il a également précisé que les Tunisiens vivant dans d’autres régions libyennes mènent une vie normale, étant éloignés des zones de conflit.
Les regards du monde tournés vers la Libye
Abdelkebir a conclu en soulignant que la Libye reste au centre de l’attention et du suivi de nombreuses parties internationales, notamment la Tunisie, qui mesure pleinement l’importance des développements à venir dans le pays voisin de l’Est.
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