Economie

Tunisie : 2023, l’année de résilience du secteur extérieur

Tunisie : 2023, l’année de résilience du secteur extérieur

 L’économie tunisienne a affiché cette année un équilibre extérieur et public remarquable dans un contexte macroéconomique résilient et relativement stable. Les réserves de change sont plutôt confortables et la structure de la dette publique est maitrisée. Toutefois, l’économie a été impactée par la chute de la production agricole notamment des céréales.

Dans un environnement international et régional très instable, la tâche des autorités était complexe. Elles ont en effet maintenu une politique économique prudente mais qui n’a pas, une nouvelle fois, était orientée vers le soutien de l’activité de plusieurs secteurs économiques et surtout des PME. La décélération de la croissance du PIB était prononcée.

Pressions gérables

Avec des importations en baisse de près de 3,7% en glissement annuel (g.a.) sur les onze premiers mois de 2023, la pression sur les comptes extérieurs a été limitée alors que plus de la moitié du déficit commercial résulte des achats des produits énergétiques (+55%).

Malgré une certaine accalmie, les cours mondiaux des principales matières premières importées par la Tunisie ont demeuré élevés. Côté exportations, l’impulsion générée par l’avancée des ventes des produits des industries agro-alimentaires (+14%) a été boosté par l’export des textiles, habillement et cuirs de (8%). La contraction du solde commercial en 2023 a été largement favorisée par la normalisation des prix des produits alimentaires et énergétiques.

Conséquence, les pressions sur la stabilité extérieure ont été limitées. Malgré un déficit commercial toujours élevé, le déficit courant a été contenu. Il est estimé fin novembre à 2,7% du PIB, soit environ 6 points de moins qu’en 2022.

Position extérieure maitrisée

Plusieurs facteurs devraient continuer de soutenir la position extérieure, à commencer par le développement soutenu de la filière des industries manufacturières, dont les exportations ont progressé de 12% en g.a. sur les onze premiers mois de l’année 2023, en dépit d’un environnement difficile.

Les envois de fonds de la diaspora tunisienne ont dépassé 7 milliards de dinars et les recettes touristiques ont atteint 6,7 milliards de dinars, dépassant d’un milliard de dinars le niveau enregistré en 2019. L’année 2023 a été marquée par un flux important de touristes, le nombre de visiteurs étrangers devrait atteindre 9 millions à fin décembre.

À 2,7% du PIB en 2023, le déficit courant est peu conséquent et a été financé sans grande difficulté. L’économie tunisienne a continué cette année d’attirer des flux d’investissements directs étrangers (autour de 1,5% du PIB), dont plus de la moitie ont été destinés au secteur industriel. En outre, l’endettement extérieur reste élevé et est supérieur à 68 milliards de dinars. Il est contracté presqu’intégralement par le gouvernement et quelques grandes entreprises publiques sur des maturités longues pour près de 58%.

Enfin, les réserves de change sont confortables. Elles couvrent environ 4 mois d’importations de biens et services et plus de deux fois le service de la dette extérieure. Les réserves de change ont augmenté de plus de 3 milliards de dinars en 2023 essentiellement grâce à la détente du solde de la balance des paiements extérieurs et à l’appréciation du dollar US contre l’euro. Par ailleurs, le dinar continue de rester à l’intérieur des bandes de fluctuation et demeure aligné aux fondamentaux de l’économie.

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