Economie

Tunisie – Aide sociale…l’humiliation des démunis continue

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Comme chaque année, et à l’approche du mois de Ramadan, le ministère des affaires sociales vient de déclarer aujourd’hui mardi 29 mars 2022 qu’à l’occasion du mois sacré et de la fête de l’Aid el-Fitr, deux tranches d’aides sociales seront octroyées aux familles nécessiteuses bénéficiant du programme gouvernemental de soutien financier.

La première tranche qui est de 16,738 millions de dinars, sera servie en tant qu’aide sociale pour le mois de Ramadan à partir du 30 courant et elle profitera à 273500 ménages soit 60 dinars par famille. Une deuxième tranche d’aide sociale de 16,8 millions de dinars sera servie au titre de la fête de l’Aid el-Fitr et concernera 274500 familles ce qui correspond à une aide de 60 dinars par ménage. Au total, les aides sociales s’élèvent à 33,538 millions de dinars. Il s’agit, à ce titre, de chiffres extrêmement dérisoires et insignifiants qui passent outre tout commentaire.

Toutefois, l’allocation de très petites sommes d’argent aux familles nécessiteuses par les autorités est devenue banale malgré que ces mêmes autorités indiquent qu’elles sont conscientes que le montant de l’aide est faible compte tenu de la faiblesse des moyens de l’État qui ne permettent pas plus que cela.

Il convient de noter que de nombreux observateurs estiment qu’un nombre important des familles dans le besoin, dont le nombre est difficile à estimer, ne fait pas partie des programmes d’aide et de secours.

Par ailleurs, l’allocation des aides à cette catégorie de nécessiteux obéit à des textes règlementaires remontant à plus de vingt ans, notamment la circulaire du ministre d’État chargé de l’Intérieur et du ministre des Affaires sociales N° 21 du 20 août 1987 relative au programme national d’aide aux familles nécessiteuses et la circulaire du ministre des Affaires sociales N° 05 du 15 mai 1988 concernant le Programme national pour l’aide des familles nécessiteuses, qui prévoit des allocations mensuelles à ces familles, qui ont été successivement augmentées pour atteindre, selon la loi de finances 2019, environ 180 dinars par famille.

Au-delà des conditions précaires des familles nécessiteuses aggravées par la crise du COVID-19 et de la débâcle économique que traverse le pays, certains observateurs estiment qu’une aide aussi dérisoire allouée aux plus démunis ne peut en aucun cas atténuer leur détresse mais renforce plutôt les sentiments d’exclusion et d’humiliation vécus par ces familles dont les conditions de vie sont déjà largement mises à mal par la crise.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek