La pandémie de covid 19, qui a frappé le monde entier a laissé des répercussions plus ou moins graves sur les systèmes de santé des différents pays. Qu’en est-il, donc, du système de santé tunisien, et quelles ont été les répercussions de la crise ?
Le système de santé tunisien est, pour le moins qu’on puisse dire, sorti de cette pandémie, éprouvé exsangue et mal au point du fait que la crise a mis à nu les terribles lacunes dont il souffrait sans que personne ne s’en rende compte.
En effet, et en dehors de la première période de la pandémie, du temps de la ministre Sonia Bechikh, où la gestion de la crise a été exemplaire, la stratégie nationale de riposte à la pandémie a fléchi, et a laissé place à l’improvisation, d’un côté, et à une quasi soumission aux volontés des organisations internationales, l’OMS à leur tête, et aux lobbys de l’industrie pharmaceutique.
Pour ce qui est de l’infrastructure, le système de santé a dévoilé à l’occasion de la pandémie toutes ses insuffisances et surtout, l’état de délabrement de ses établissements et de son parc auto, sans oublier ses équipements.
Après, et malgré le grand effort des citoyens pour financer ce système, la gestion des fonds collectés est demeurée un mystère et personne ne pourrait dire, aujourd’hui, encore, où sont passés les milliards collectés.
Par la suite la gestion de tous les produits, comme les médicaments, l’oxygène, ou les vaccins, a été hasardeuse et balbutiante, grevée par plusieurs mauvaises décisions, qui ont fait que la Tunisie en est venue à mendier l’aide des autres pays.
Pour le personnel, aussi, la crise a montré la désaffection des hôpitaux et des centres de soins, de même que la très mauvaise distribution des ressources humaines avec des encombrements dans certains établissement et une absence quasi-totale de personnel dans d’autres. Par ailleurs, la crise et sa gestion ont fini par convaincre la majorité des soignants parmi les médecins et les paramédicaux, qu’il n’est plus possible de travailler en Tunisie. Ce qui explique les milliers de départs des soignants vers l’étranger.
Par ailleurs, et toujours, sur le volet personnel, le ministère a recruté dans la foulée des centaines de personnels, qu’il a, tout simplement, omis de payer ni de leur régulariser leurs situations.
En bref, le système de santé tunisien est sorti très amoindri de la crise de covid et risque de ne plus retrouver son lustre d’antan, d’autant plus que les dirigeants sont noyés par des problèmes de tous les jours, ne donnant aucun intérêt aux problèmes plus graves qui sont à la base de ces difficultés. Et il faudra, probablement, des décennies avant que ce système puisse se ressaisir !
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