La communication sur l’état de l’épidémie en Tunisie laisse à désirer. Malgré tous les efforts qu’ils semblent fournir, les cadres du ministère de la Santé n’arrivent pas à informer de façon claire, adéquate, exhaustive et surtout exacte.
En effet, après les conférences de presse précises et complètes qui donnaient les détails de la situation, le ministère a opté pour les communiqués qui ne sont même pas publiés à une heure fixe et qui ne donnent pas les précisions que le tunisien aimerait savoir à propos de l’épidémie et des cas qui surviennent. Par exemple, nombreux sont les tunisiens qui voudraient connaitre des détails ; comme le nombre de guérisons chaque jour, le nombre de malades hospitalisés et ceux qui sont en soins intensifs. Les tunisiens commencent à s’intéresser à certains aspects de l’épidémie, comme les profils des malades, les tranches d’âge les plus touchées, les régions les plus endémiques… Par ailleurs, les tunisiens voudraient bien avoir des précisions concernant certains chiffres qu’ils aimeraient connaitre, comme les dons reçus chaque jour, par le fonds 1818, ainsi que les dépenses faites à partir de ce fonds.
Ce genre de communication complète semble utopique et bien loin des capacités du ministère de la Santé. Forcément ! Quand le ministre passe son temps à quadriller le pays pour des actions inutiles comme les inaugurations de centres ou d’unités ou des visites de supervision futiles, comme celle qu’il a effectuée à Djerba et dont les résultats ont été immédiats. Quand tous ses cadres surfent de plateau TV en plateau TV et entre les studios radiophoniques, il ne reste guère de temps pour assurer une collecte rigoureuse des données épidémiologiques et encore moins, leur diffusion au grand public.
Une information et une communication incomplètes c’est déjà grave, mais çà devient inexcusable, quand cette information devient erronée ou faussée. Depuis deux jours, on est en plein dedans.
Avant-hier, les résultats des prélèvements étaient incomplets, puisque ceux effectués dans la région de Médenine n’ont pas été examinés, d’après le directeur régional de la santé. Or, le bilan quotidien ne faisait pas allusion à ce fait et n’a pas précisé que des dizaines de prélèvements n’ont pas été examinés. Le lendemain, le communiqué du ministère faisait état d’un cas supplémentaire à Sfax, alors que le directeur régional de la santé a assuré, ce matin, qu’il n’y a pas eu de nouveaux cas durant toute la semaine passée.
Quand le ministère est démenti par ses propres directeurs, çà devient très grave et très flou.
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