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Tunisie – De dissension en dissension effritement d’Ennahdha et blocage de son bureau exécutif

Tunisie – De dissension en dissension effritement d’Ennahdha et blocage de son bureau exécutif

Décidément, le Cheikh n’arrive plus à mener ses troupes. Il faut dire que ses lieutenants ont suffisamment appris de lui. Ils ne veulent plus attendre. Ils revendiquent leur part du gâteau, immédiatement, sans plus tarder.

Le Cheikh a, en effet, eu beaucoup de mal à maîtriser ses troupes, en rapport avec la tenue du prochain congrès du parti. Il s’est rendu compte qu’il ne faisait plus le poids face à ses lieutenants aux dents longues et acérées. Le parti en est arrivé au point de rupture. Alors que tous les « petits problèmes entre frères » se traitaient, auparavant, entre les murs du temple bleu de Montplaisir, de nos jours, il a dû constater, avec effroi, que tout le linge sale de l’équipe est étalé devant le monde entier. Ses détracteurs en sont venus jusqu’à s’opposer à ses choix et décisions, sans aucune vergogne, en usant de communiqués, qui plus est, publics.

Il fallait donc que le Cheikh fasse quelques concessions à ce satané « groupe des cents » qui risquait de faire écrouler son temple. A l’occasion de la dernière réunion de la Choura, qui s’est tenue jeudi dernier, il a tenté de raccommoder les choses et de colmater les brèches. Or, pour raccommoder et faire revenir ses détracteurs à de meilleurs sentiments, il allait falloir leur offrir des postes. Car, au final, tout le monde se bat, comme ils l’ont appris de leurs aînés, pour des postes et pour régner.

Dans les coulisses, un jeu auquel excelle le Cheikh, il a accordé quelques concessions aux leaders des cents, comme le poste de vice président offert à Abdellatif Mekki. Le même Mekki qui avait intérêt à se tenir à carreau pour pouvoir assouvir son plus cher désir, celui de revenir au ministère de la Santé, au cours du remaniement qu’Ennahdha prévoit pour ce mois de janvier.

C’est là où tout a dérapé et qu’il a, totalement, perdu le contrôle de la danse. Car les lieutenants du Cheikh sont devenus beaucoup plus avides qu’il ne le pensait. Du côté du groupe des cents, ceux qui n’ont rien reçu ou qui n’espèrent rien recevoir, ont refusé de rentrer dans le jeu, arguant qu’ils ont un groupe à consulter et qu’il fallait continuer le combat pour la fixation d’une date pour le congrès. Même au sein de son clan Ghannouchi s’est vu opposer une fin de non recevoir de la part de ceux qui allaient se retrouver sans aucune « récompense », vu que les gens d’en face allaient en accaparer plusieurs.

Du coup, les mécontents d’un côté, comme de l’autre, ont refusé d’entrer et de voter.

Résultat des courses : Le parti se trouve plus divisé que jamais. Après qu’il ait été scindé en deux groupes, celui du Cheikh et celui des cents, il se retrouve écartelé en quatre, chaque groupe s’étant à son tour scindé en deux, ceux qui sont d’accord pour jouer le jeu et partager la tarte et ceux qui sont contre.

D’un autre côté, le parti s’est trouvé sans bureau politique, puisqu’avec ce vote tronqué, seuls 16 candidats ont pu être plébiscités avec plus de 50 voix, soit le tiers des voix de la Choura et les 19 autres se sont vu refuser la confiance de leurs pairs. Et ils ne sont pas des moindres, puisqu’y figurent des noms comme Anouar Maârouf,  protégé de Ghannouchi qui briguait le poste de Coordination avec le gouvernement et d’autres noms, tout aussi illustres !

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