Economie

Tunisie – La BAD appelle à une gestion prudente de la dette

Tunisie – La BAD appelle à une gestion prudente de la dette

En Tunisie, la croissance du PIB devrait s’établir à 2,5% en 2022 et 3,2% en 2023, sous l’effet de la relance des secteurs touristique et industriel, c’est ce qu’indique le rapport publié hier mercredi 16 novembre 2022, la Banque Africaine de Développement (BAD) et intitulé « Perspectives économiques en Afrique du Nord pour l’année 2022 : le retour de la croissance dans un contexte de hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires ».

Toutefois, le rapport souligne que cette reprise de l’activité économique n’est cependant pas suffisamment robuste pour retrouver les emplois perdus depuis le début de la pandémie de COVID-19.

Lourd déficit extérieur

Les projections réalisées, par l’institution financière internationale, montrent qu’il est nécessaire d’améliorer le climat des affaires et de stimuler la concurrence afin d’accélérer la reprise des investissements privés. Un rétablissement de la viabilité des finances publiques, une gestion prudente de la dette et la disponibilité de denrées alimentaires essentielles à des prix abordables pour les populations vulnérables seront nécessaires pour atténuer les risques, selon la BAB.

Cependant, il a été noter au sujet de l’évolution du solde du compte courant, qu’il devrait, au fait, s’alourdir pour se situer à 9,6% en 2022 sous l’effet du ralentissement de la demande européenne et du tourisme, et à environ 7% en 2023 et que cette dégradation est, par ailleurs, atténuée par la reprise des exportations de produits manufacturés et l’exploitation d’un champ gazier qui devraient permettre de réduire les importations d’énergie.

Les conséquences de la pandémie de COVID-19 et du conflit entre la Russie et l’Ukraine montrent qu’il est plus que nécessaire désormais de renforcer la résilience face aux problèmes climatiques, énergétiques et alimentaires, précise-t-on, sachant que la Tunisie est très exposée aux effets du changement climatique dans un contexte de stress hydrique.

En outre, la BAD considère que la Tunisie doit garantir la disponibilité de l’énergie à moindre coût, réduire le coût des subventions sur la consommation d’énergie et réaliser sa transition énergétique.

A ce titre, dans une étude récente de la BAD intitulée « Contribution of the African Development Bank to Tunisia’s new development strategy », une stratégie à trois volets est proposée pour relever ces défis : i) la gestion efficace des ressources en eau, ii) l’exploitation rationnelle du potentiel énergétique et de la transition énergétique, et iii) la modernisation du secteur agricole.

Risque de récession des secteurs productifs

Rappelons que selon l’INS, en première estimation, l’économie nationale a vu son produit intérieur brut (PIB) en volume progresser en variation trimestrielle de 0,4% au troisième quart de l’année en cours, alors qu’il s’était légèrement contracté au précédent (-0.2%).

Ainsi, sur les trois mois de juillet à septembre, le produit intérieur brut a progressé, selon les données statistiques, de 2,9 % en rythme annuel, marquant une accélération comparativement aux deux trimestres précédents (respectivement à 2.3% et 2.6%).

Cependant, plusieurs observateurs n’ont cessé d’alerter que la croissance en Tunisie demeure faible pour couvrir le coût de la dette (9% par an) et les exigences du dividende démographique (2% annuellement) tout en estimant que le taux de la progression du PIB, aux prix réels, ne dépasse pas depuis 2011, le seuil de 0,6% en raison de l’inflation rampante.

De ce fait, la Tunisie fait toujours face à de multiples chocs économiques et n’a pas accès aux financements du marché international, alors qu’elle se trouve au milieu d’une transition complexe. Dans ce contexte, le chômage demeure élevé et il n’existe pas de marge de manœuvre pour financer des mesures de relance, indiquent plusieurs rapports internationaux.

On assure également que la croissance modeste de la Tunisie est loin de correspondre à son potentiel, compte tenu notamment du fort niveau du sous-emploi.

Le pays est en conséquence largement, exposée au risque de récession aggravée par l’installation dans la durée de l’inflation et la détérioration de la valeur ajoutée des secteurs productifs.

La récession intervient aussi dans un contexte marqué particulièrement par une création monétaire massive, ce qui engendre l’hyperinflation. L’accroissement trop important des prix des matières premières a aussi limité la capacité de production et fait accroitre les prix des biens et services, ce qui crée une véritable spirale inflationniste et bloque l’économie.

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