La ville et la région de Tataouine ne cessent de faire parler d’elles.
Au début, il y a eu le feuilleton du bras de fer avec l’Etat, concernant le dossier d’Al Kamour, avec le blocage de la production pétrolière du pays des mois durant. La fin rocambolesque qu’a connu ce dossier est à ce jour le sujet de discussion de choix des salons, où les observateurs n’arrivent toujours pas à digérer la façon dont la délégation gouvernementale a conduit les débats et l’énormité des concessions faites aux protestataires d’Al Kamour, ou plutôt, aux forces occultes qui se cachent derrière leur mouvement. Des concessions qui ont aussitôt suscité la convoitise des jeunes des autres régions qui ont commencé, depuis quelques jours, à multiplier les protestations et en sont à la formation de leurs « coordinations ».
Tout cela n’était, en définitive, rien du tout, devant ce qui se préparait. Et ce qui se préparait a commencé à se révéler, aujourd’hui, avec le rétropédalage de l’Etat devant les protestations des jeunes d’Al Kamour qui ont mis le feu à la ville suite à l’arrestation de leur coordinateur qui s’était pourtant rendu coupable d’attaque des forces des douanes, de vol de produits saisis et de libération de détenus…
Si, au départ, les choses ont évolué normalement, puisque les agents de la police ont fait leur travail comme il le fallait et ont arrêté le forcené, il n’en a pas été de même par la suite, quand la justice a reculé devant les protestations des amis du suspect et a décidé de le relâcher, bien que les faits qui lui étaient reprochés soient avérés.
Plus le temps passe, plus on a l’impression qu’il ne s’agit pas d’une province tunisienne, mais bel et bien d’un autre pays, pas forcément ami, avec lequel notre Etat se interagit de façon très drôle et surtout très à risquée. Le comportement des citoyens de Tataouine n’est pas sans rappeler celui qu’avaient leurs voisins, les miliciens de Libye qui, pour protester contre les arrestations de leurs criminels en Tunisie, n’hésitaient pas à bloquer les routes et à protester véhémentement. Il ne manquerait plus que les gens de Tataouine prennent les citoyens tunisiens en otage, pour exiger la libération des leurs, comme le faisaient leurs voisins de Libye.
Malgré l’énormité de la situation, cela ne constitue pas le plus grave de l’affaire qui reste à venir, car il ne faudrait pas oublier que tout ce qui se passe à Tataouine, va être pris pour exemple par les jeunes des autres régions qui se considèrent marginalisés.
On n’ose même pas imaginer ce que çà donnera !
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