Politique

Tunisie : L’ATFD réitère son soutien et sa solidarité indéfectibles à Bochra Bel Hadj Hamida suite aux propos de Fayçel Tebbini

Tunisie : L’ATFD réitère son soutien et sa solidarité indéfectibles à Bochra Bel Hadj Hamida suite aux propos de Fayçel Tebbini

L’association tunisienne des femmes démocrates a publié un communiqué, ce mercredi 30 septembre 2020, pour réitérer son soutien à la militante Bochra Bel Hadj Hamida ayant fait l’objet “d’un statut  Facebook avilissant” du député Fayçel Tebbini. L’association a estimé que ce statut, dans lequel Tebbini a indiqué que la militante féministe est contre la peine capitale parce’elle ne risque pas d’être violée, n ‘est pas seulement une atteinte à sa dignité mais à toutes les femmes politiques, victimes de sexisme et de misogynie.

“Contre le sexisme en politique, y a-t’il quelqu’un ?
Encore une fois, des actes et des propos nous rappellent que le sexisme en politique persiste et parasite le débat démocratique dans notre pays. Le dernier en date, est le statut avilissant, posté par le député Faycal Tebbini, à l’encontre de notre camarade Bochra Bel Hadj Hamida, militante invétérée de la cause des femmes et ancienne présidente de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates, dans lequel il reproche à l’avocate et ancienne députée, sa position contre la peine capitale, en l’attaquant en des termes dégradants et d’une vulgarité inqualifiable.

Les campagnes de désinformation et les expéditions punitives sur les réseaux sociaux contre les femmes politiques et les militantes féministes, qui ne se soumettent pas à l’image qu’on attend d’elles, sont devenues un phénomène récurrent dans notre pays. Celles-ci sont systématiquement attaquées sur leur apparence, leur physique, leur tenue et leur pouvoir de séduction, plutôt que sur leur prise de position, leurs idées et leurs qualités intellectuelles.
Ce sexisme persistant et sans limite, est considéré comme le prix à payer pour prendre des responsabilités dans la vie publique, une sorte de « cuissage » ou de rite de passage obligatoire. Il se manifeste dans le quotidien de toutes celles qui osent occuper l’espace public et braver les interdits. Il n’épargne aucune d’entre elles, jeunes ou moins jeunes, parlementaires, militantes dans les partis politiques, dans les syndicats et les organisations de la société civile. Il s’agit là d’un sexisme structurel qui régit l’ensemble de la vie politique dans notre pays.
L’objectif est d’assigner les femmes à résidence, à leur corps, pour leur dénier le droit de participer aux affaires publiques. Car ces humiliations sexistes et cette misogynie à tous les étages finiront par dissuader bien des femmes compétentes et engagées, de se lancer en politique. Pourtant ces femmes en politique, à l’instar de Bochra Bel Hadj Hamida et de bien d ‘autres sont autant de « rôle modèle » dont manqueront nos filles demain, mais aussi nos fils, pour promouvoir une vie politique mixte et inclusive, où hommes et femmes auront leur place et seront respectés.
Au moment où, on devrait encourager les femmes à rejoindre la vie politique et où les états-majors des partis politiques peinent à trouver des femmes sur leurs listes électorales, le moment venu, comment accepter la persistance du sexisme qui va encore s’abattre sur toutes celles qui auront le cran d’aller à la bataille ?
Devant la montée effrénée de la violence à l’égard des femmes et la multiplication de propos et d’actes sexistes, ciblant particulièrement les femmes politiques, l’ATFD, jouant pleinement son rôle de vigie, condamne fermement tout comportement sexiste que ce soit au sein de l’Assemblée ou en dehors et réitère son attachement inflexible aux valeurs d’égalité et de respect entre femmes et hommes.

l’ATFD réitère son soutien et sa solidarité indéfectibles avec notre camarade et militante Bochra Bel hadj Hamida. Le statut de Tebbini, n ‘est pas seulement une atteinte à la dignité de notre camarade, mais à toutes les femmes politiques, victimes de sexisme et de misogynie.
L’ATFD dénonce ces violences que subissent les femmes politiques et demande au gouvernement, aux partis politiques et aux parlementaires de s’engager clairement contre toute forme de sexisme et de discrimination contre les femmes. Nous pensons que seul leur engagement pourra faire cesser de tels agissements et faire qu’un homme politique et une femme politique soient considérés égaux….
Nous demandons aux parlementaires d’inscrire l’interdiction du sexisme dans le règlement intérieur de l’ARP, comme l’ont fait nombre de pays, et de voter des sanctions contre les comportements sexistes : rappel à l’ordre, retenue sur le montant mensuel de l’indemnité de fonction, suspension et interdiction temporaires de représenter le parlement, etc..

La violence en politique n’est pas une fatalité,Ensemble, faisons front au sexisme en politique et ailleurs .”

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