Les frontières tunisiennes, avec la Libye, sont bouclées, depuis plusieurs semaines. L’Etat, en Tunisie a évoqué des raisons sanitaires à cette décision, alors que tout le monde, des deux côtés des frontières, sait qu’il n’en est rien. Tout le monde sait, en effet que des informations faisant état de la présence d’une centaine d’éléments terroristes en Libye, près des frontières tunisiennes, prêts à les traverser pour commettre des attentats, étaient à l’origine de la décision tunisienne.
Les autorités libyennes ont beau démentir ces allégations, et ont beau expliquer que ceux qui sont derrière ces rumeurs cherchaient à nuire aux relations fraternelles des deux pays, rien n’y a fait, et on s’est entêté, à Tunis, à garder les frontières désespérément closes. Pour mettre les choses au clair, le chef du gouvernement libyen s’est, même, déplacé à Tunis, pour dissiper les doutes et pour étudier les meilleurs moyens d’accélérer la réouverture de ces frontières. Mais c’était peine perdue, car, à Tunis, on a persisté sur la même position, et on n’a pas voulu débloquer la situation. Le chef du gouvernement libyen a ramené avec lui, ses cadres concernés par le sujet, pour pouvoir, le cas échéant, organiser une réunion avec leurs homologues tunisiens pour trouver un terrain d’entente et rouvrir les frontières. Mais, il n’y avait, apparemment, rien à faire. Car malgré le discours officiel conciliateur, on sait bien que si les responsables tunisiens et libyens s’étaient assis autour d’une table pour essayer, sérieusement, de trouver un protocole sanitaire qui satisfasse tout le monde, çà aurait été conclu dans l’heure. Donc, les libyen ont fini par comprendre qu’ils n’allaient pas pouvoir faire changer les autorités tunisiennes de position.
Du coup, ils ont décidé de ne plus s’éterniser sur le sujet, et se sont, carrément, détournés des tunisiens, et ont commencé à tisser des liens et conclure des affaires avec les maltais et les égyptiens, sans oublier, bien sûr, les turcs. Et, tant pis pour nous autres ! Et qu’on ne vienne, surtout, pas se plaindre, après !
Car la logique aurait voulu qu’on compose avec les autorités libyennes, et que, de toutes les façons, même s’il y avait des risques, il valait mieux avoir les autorités libyennes de son côté, pas de les fâcher. Car, de cette façon, on risque de ne plus avoir de vis-à-vis officiel avec lequel on pourrait traiter les problèmes de sécurisation des frontières et de coopération en matière de lutte antiterroriste.
Et, il faut savoir que les libyens ont, probablement, désespéré de la position des autorités tunisiennes, quand ils ont appris que la hantise à Tunis, en cas de réouverture des frontières, c’est le flux logistique dont pourraient, éventuellement, bénéficier Ennahdha, en provenance de la Turquie, à travers les frontières libyennes !
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