Economie

Tunisie – Le taux d’intérêt global des institutions de microfinance estimé à 32%

Tunisie – Le taux d’intérêt global des institutions de microfinance estimé à 32%

Au 31 mars 2022, le nombre des clients actifs des institutions de microfinance IMF (Société Anonyme – SA et associations de microcrédits – AMC) et leurs encours se sont établis respectivement à 707 568 clients et 1775,7 millions de dinars (MD), d’après un bulletin publié par l’Autorité de contrôle de la microfinance (ACM).

Le montant du microcrédit moyen est de 3 910 dinars

Le montant de l’encours moyen par client actif a enregistré une augmentation de 3% par rapport à fin mars 2021 en passant à 2510 dinars tandis que l’encours des microfinancements accordés par les IMF SA s’est accru de 9,5% contre un repli de 1% pour les AMC et représente au 31-03-2022, 84,6% de l’encours total du secteur de la microfinance.

L’ACM indique dans son bulletin que les décaissements des IMF (SA et AMC) ont enregistré durant le premier trimestre de l’année 2022 une baisse de 2% par rapport à la même période de l’année 2021, en passant à 392 MD. Cette réduction du volume d’activité, est imputable principalement à la régression de l’activité observée chez 5 IMF SA et à l’absence de décaissement de microfinancements par les AMC pendant tout le premier trimestre de l’année en cours.

Le montant du microcrédit moyen est resté presque stable autour de 3 910 dinars durant les trois premiers mois des années 2021 et 2022.

Taux d’intérêt très élevés

Toutefois, d’après le rapport annuel 2021 de l’ACM, le taux effectif global (TEG) moyen pondéré des IMF SA a connu une tendance haussière durant les 4 dernières années en passant à 32,86% au terme du deuxième semestre de l’année 2021, enregistrant ainsi un taux de croissance annuel moyen de 2,1%. Le TEG moyen des IMF SA a atteint 31,80 % au premier semestre 2022.

Le résultat net consolidé des IMF SA a atteint 57 MD au 31-12-2021 enregistrant ainsi, une augmentation de 148,91% par rapport à l’année précédente.

Le niveau élevé des taux d’intérêt demandés par de nombreuses IMF est une question de plus en plus préoccupante et plusieurs questions se posent à cet effet : Comment les IMF qui ont pour objet l’inclusion financière des plus vulnérables imposent-elles des intérêts aussi lourds ? Comment les pouvoirs publics tolèrent ces pratiques ? Est-il acceptable que les plus vulnérables subissent les répercussions de politiques qui aggravent leur précarité ? Quels sont les mécanismes pour protéger les pauvres d’obtention de prêts à des taux d’intérêt abusifs ?

Tandis que le microcrédit a longtemps fait l’unanimité, des études décrivent son effet en matière de creusement de l’endettement des pauvres et leur précarisation dans plusieurs pays et remettent en cause la perception consacrant le fait que le microcrédit permet de lutter contre la pauvreté.

Face à l’accroissement des encours du microcrédit à des taux d’intérêt très élevés, on peut aisément s’attendre à l’aggravation de l’endettement des Tunisiens, déjà lourd.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut