Société

Tunisie – Les algériens exemptés de « sabot » … Que des problèmes en vue !

Tunisie – Les algériens exemptés de « sabot » … Que des problèmes en vue !

Le ministre tunisien de l’intérieur, Taoufik Charfeddine, a promis, hier, à son homologue algérien que ses compatriotes ne seront plus inquiétés par la fourrière lors de leurs séjours en Tunisie.

Cette annonce, ou promesse, n’est pas sans susciter plusieurs questionnements. Il s’agit, avant tout de savoir si Charfeddine a, vraiment, les moyens de mettre en application cette promesse, vue que la fourrière et les sabots relèvent, dans la quasi-totalité des villes, de la mairie, et ce sont des sociétés privées qui les gèrent. Or on voit mal comment le ministre de l’intérieur a l’intention d’imposer sa loi à des sociétés qui ne relèvent pas de sa compétence, ou à des mairies qu’il ne gère pas forcément, comme c’était le cas, il y a quelques années. En effet, avec la décentralisation et l’indépendance des pouvoirs locaux, la coordination entre le pouvoir central et les régions en a pâti un coup. Les régions se sentant délaissées par le pouvoir central, et ne recevant pas de financement, sont de plus en plus tentées par un vent de rébellion à l’encontre du ministère de l’intérieur notamment, qui a tendance à refuser de les aider, et quand il a besoin de leurs services, il n’hésite pas à les mettre à contribution. Et on se demande si, pour certaines mairies contrôlées par les partis de l’opposition, le ministre de l’intérieur va pouvoir obtenir la moindre collaboration. On pense, précisément à des municipalités comme Le Kram, entre autres.

Par ailleurs, et en dehors de cette difficulté de premier ordre, on serait en droit de se demander pourquoi l’Etat veut favoriser les ressortissants algériens sur tous les autres qui contribuent, eux aussi, à ramener des devises, comme les voisins libyens ou les tunisiens résidant à l’étranger ?

Mais avec cette promesse, une chose est, néanmoins, sûre. C’est que les algériens vont être exemptés de sabot et de fourrière, et ce sont les tunisiens qui vont payer pour eux. Car sans la manne de la verbalisation des voitures étrangères, les sociétés gérant ces sabots et les fourrières vont se trouver avec un manque à gagner certain. Manque à gagner qu’elles se feront un malin plaisir à récupérer sur le dos des tunisiens. Et il semblerait que le mot d’ordre ait déjà été diffusé, puisque, depuis ce matin, les sociétés ne chôment pas et redoublent d’efforts et de zèle, en étant toujours à l’affût des voitures dont les propriétaires ont oublié de payer la taxe de stationnement, ou les ont mal garées. Et ces sociétés savent ce qu’elles font, puisqu’elles focalisent sur les lieux où les tunisiens sont obligés de se garer malgré les interdictions, comme les bureaux de poste, les recettes de finances, les bureaux des opérateurs téléphoniques, les pharmacies et autres. On ne sait pas si elles font çà pur récupérer les trois jours d’inactivité de l’Aïd, ou si elles le font par anticipation, pour récupérer le manque à gagner qu’engendrerait la décision du ministre de l’intérieur ?

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