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Tunisie – Les pertes des éleveurs de vaches laitières caracolent à 3 milliards de dinars

Tunisie – Les pertes des éleveurs de vaches laitières caracolent à 3 milliards de dinars

Le directeur de l’unité de production agricole à l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche, Mnawar Sghiri, a confirmé que les pertes des éleveurs de vaches laitières se sont élevées à 3 milliards de dinars entre 2020 et 2023, soulignant que ces pertes sont dues à la différence entre le prix de revient et le prix de vente.

Lors d’une réunion tenue mercredi au siège de l’Union, dans la capitale, qui a porté sur le thème « Développer le secteur de l’élevage en Tunisie : la chaîne de production est l’axe d’organisation durable des chaînes de valeur lait et viande rouge », Sghiri a passé en revue l’impact de ces pertes sur l’avenir du secteur et l’incapacité des éleveurs à supporter les préjudices financiers qui en découlent. Il a averti à ce propos que ces pertes pourraient amener les éleveurs à abandonner leur métier.

Il a ajouté que « la production nationale de bœuf/unité femelle (kg) est actuellement à son plus bas niveau, atteignant 103 kg en 2023, alors que nous sommes en mesure d’atteindre une production de 150 kg unité femelle », a-t-il précisé.

Il a expliqué que la baisse de la production pourrait expliquer la hausse des prix de la viande rouge et donc la réticence à la consommer et à recourir à la viande blanche, ajoutant que la consommation nationale de viande rouge et blanche ne dépasse pas 40 kg par an et par personne, alors que la consommation moyenne mondiale est de 60 kg, ce qui pourrait affecter la santé des citoyens.

Evoquant les difficultés structurelles auxquelles est confronté aujourd’hui le secteur de l’élevage, le Directeur de l’Unité de Production Agricole a souligné les risques internes tels que le stress hydrique, le changement climatique et les maladies émergentes, et les risques externes, en plus de la disponibilité insuffisante des matières premières avec leurs prix élevés sur le marché international, ainsi que les conflits géopolitiques.

Il a souligné que ces difficultés pourraient être exacerbées en l’absence d’une politique de partage des risques dans le secteur, regrettant que l’État ne partage pas adéquatement les risques avec les agriculteurs et les différents acteurs du secteur.

Il a également expliqué que « l’absence d’une telle politique a entraîné une augmentation significative des coûts, l’insatisfaction des éleveurs à l’égard du secteur et une diminution du cheptel national, en plus d’une diminution de la production, de la productivité et de la qualité, ce qui a conduit à son tour à une augmentation des prix de la viande et à une dépendance excessive aux importations pour couvrir le déficit ».

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