Le dirigeant au sein du parti islamiste d’Ennahdha, et ancien ministre de la justice, Noureddine Bhiri, a choisi ce jour, pour relancer des plaintes qu’il avait déposé depuis bientôt une année, contre le ministre de l’intérieur, Taoufik Charfeddine et ses adjoints, après qu’il ait été arrêté, assigné à résidence dans un endroit de la région de Bizerte, puis maintenu hospitalisé à l’hôpital régionale de Bizerte.
Bhiri a publié, aujourd’hui, sur sa page facebook, un post dans lequel il annonce qu’il n’a pas oublié et qu’il ne va pas pardonner à ceux qui l’ont « séquestré illégalement et qui ont attenté à sa vie ». Bhiri a rappelé dans ce post qu’il a, à l’époque, déposé plusieurs plaintes auprès des tribunaux de Tunis, de Bizerte et du tribunal militaire. Il a accusé les brigades chargées par le parquet d’enquêter dans ces affaires, d’avoir tout fait pour empêcher le déroulement des enquêtes, pour couvrir leur patron, le ministre de l’intérieur.
Enfin, Bhiri a annoncé qu’il a chargé un bureau d’avocats à Genève, pour porter plainte contre ses « ravisseurs » auprès du haut-commissariat des droits de l’homme et les autres instances de défense des droits de l’homme, pour entrave à la justice.
Si le recours à ce type d’instances et à ces méthodes d’intimidation n’est pas nouveau chez les membres de la confrérie, il reste, néanmoins, une question qui s’impose. A savoir le timing choisi par Bhiri pour lancer cette contre-offensive.
Bhiri fait, en effet, de nouveau face à la justice tunisienne, et a été auditionné dans une affaire d’une gravité certaines, en rapport avec l’octroi de documents de nationalité tunisienne à des individus qui n’y avaient pas droit, du temps qu’il était ministre de la justice.
Et si Bhiri a été maintenu en état de liberté à l’issue de sa première audition, tout laisse à croire qu’il appréhenderait que le magistrat en charge de l’affaire n’ordonne sa mise en détention. Donc, cela pourrait expliquer la contre-offensive lancée par Bhiri en ce moment précis, pour, éventuellement, décourager ceux qui auraient l’intention de le mettre aux arrêts dans la nouvelle affaire. Ce qui laisse supposer qu’il appréhenderait, sérieusement cette affaire et que les griefs qui pourraient être retenus contre lui seraient assez conséquents !
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