Economie

Tunisie – Un commerce électronique en plein essor face aux risques de fraude

Tunisie – Un commerce électronique en plein essor face aux risques de fraude

En Tunisie, le commerce électronique est en pleine croissance, mais la fraude en ligne demeure un problème crucial. 

Les manœuvres frauduleuses qui échappent aux contrôles et la méfiance des consommateurs affectent l’essor du secteur notamment face à des systèmes d’information peu adaptés, dans certains cas, et un cadre institutionnel qui nécessite une mise à niveau globale particulièrement en termes d’encadrement et des autorisations d’accès au marché local accordées à des intervenants étrangers.

Un paysage de paiements en évolution significative

Le paysage des paiements en Tunisie connaît une évolution significative, marquée par une hausse des transactions numériques. Selon le bulletin « Les paiements en chiffres en Tunisie » publié par la Banque Centrale de Tunisie (BCT), le nombre total de transactions par carte bancaire a atteint 163 millions en 2024, générant un montant global de 27,8 milliards de dinars.

Ceci représente une croissance annuelle de 9,2% en termes de volume et une augmentation de 10,6% en valeur par rapport à 2023. Toutefois, la diminution de 22,2% du nombre de cartes bancaires, qui s’établit à 5,49 millions à fin décembre 2024, soulève des questions sur les nouveaux modes d’utilisation des services financiers.

Sous ce même angle, le paiement mobile, en particulier, a enregistré 5,1 millions d’opérations en 2024, totalisant 1,394 milliard de dinars. Cette évolution démontre l’adoption croissante des solutions numériques par les consommateurs et les commerçants mais ceci nécessite l’adaptation de solutions efficientes pour contrecarrer les opérations de fraude commises causant des risques et des dommages de tout genre.

L’essor du e-paiement est également remarquable avec 20,2 millions d’opérations, soit une hausse de 13,4% en volume et 4,8% en valeur atteignant 1 241,2 millions de dinars. Actuellement, 1 126 sites marchands et 39 100 terminaux de paiement électronique (TPE) sont opérationnels en Tunisie.

Pour une infrastructure financière sécurisée

Face à ces évolutions, la Tunisie doit accélérer la modernisation de son infrastructure numérique pour répondre à la demande croissante en solutions digitales sécurisées. Avec l’augmentation continue des transactions et la diversification des moyens de paiement, la transition vers une économie de plus en plus digitalisée semble inévitable mais le défi reste de garantir un accès sûre aux services et de renforcer la confiance des consommateurs dans les paiements électroniques du fait de leur exposition aux escroqueries et aux arnaques de tout genre.

En Tunisie, le commerce florissant sur la toile a laissé la porte grande ouverte à divers types de fraudes et de risques. Bien que plusieurs opérateurs cultivent une réputation de fiabilité, d’autres, en revanche, ont choisi la voie du gain facile !

Sur la toile, on dénonce de plus en plus les arnaques qu’on croise sur des sites d’achat et de livraison parfois « de renommée ». Les arnaqueurs utilisent divers moyens douteux en promettant monts et merveilles avec des messages commerciaux trompeurs. Mais une fois le consommateur pris dans leurs filets, il saura à quoi s’en tenir.

Des menaces sérieuses

Selon la dernière étude « Stay Secure » de Visa, l’excès de confiance expose les consommateurs tunisiens à être victimes de fraudes et de manœuvres dolosives. Bien que près de la moitié des personnes interrogées (49%) affirment être suffisamment averties pour éviter les escroqueries en ligne et par téléphone, la réalité est que huit personnes sur dix (86%) sont susceptibles de ne pas tenir compte des indices d’alerte qui suggèrent une activité criminelle en ligne.

De plus, l’étude révèle qu’un peu plus de quatre personnes sur dix (43%) en Tunisie ont été victimes d’une arnaque au moins une fois.  Plus alarmant encore, 15% ont été trompés plusieurs fois. Elle indique également que les escroqueries deviennent de plus en plus sophistiquées et leurs auteurs utilisent de nouveaux précédés pour tromper les consommateurs qui ne doutent de rien. 

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