Un adulte originaire de Gaâfour est décédé il y a quelques jours, des suites de son infection par le virus de la rage. Il s’agissait du cinquième décès dû à cette maladie, pour l’année en cours.
Cette affaire a été annoncée lors d’une réunion spéciale qui s’est déroulée au siège du gouvernorat de Siliana, pour activer les mesures de prévention et de lutte contre la rage.
Lors de cette réunion, les responsables du ministère de la santé ont précisé qu’il y a une recrudescence des cas de rage animale, parmi les chiens errants, mais aussi, d’autres animaux domestiques comme les moutons et les vaches.
L’enregistrement de ces cas de rage humaine est, en soi, une honte, et témoigne d’une incapacité flagrante des services du ministère de la santé à contrôler cette maladie. Le ministère de la santé n’est, certes, pas le seul département concerné par la lutte contre la rage qui implique, aussi et essentiellement, les ministères de l’agriculture et de l’intérieur. Mais le rôle de ces derniers se limite à contrôler la maladie chez les animaux. Or, chez les animaux, la maladie est endémique, et a toujours existé dans le pays, bien qu’on pourrait mieux faire, notamment en matière de gestion des chiens errants, puisque le traditionnel abattage en masse opéré par les services municipaux n’a jamais donné de résultats probants, et les pouvoirs locaux et nationaux hésitent, toujours et encore, à changer leur fusil d’épaule et adopter d’autres stratégies plus payantes, comme la stérilisation de ces animaux, et de la faune sauvage.
Mais ce qui est inadmissible, en plein 21ème siècle, c’est que des humains continuent de mourir par la rage. Sachant que ces décès sont facilement évitables avec la mise à disposition de sérum et de vaccin anti rabique dans toutes les structures de santé. Ce qui n’est, malheureusement pas toujours le cas. Mais en plus, et surtout, la bonne communication ciblée pour sensibiliser les citoyens et les informer sur les mesures à suivre en urgence en cas d’accident d’exposition à des animaux suspects. Il faut dire qu’avec la crise sanitaire, et surtout, avec des responsables qui ne font, de toute évidence, pas tout ce qu’il faut et tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger les citoyens, l’éducation à la santé et la sensibilisation aux risques ont été reléguées à la dernière case des intérêts des responsables de la santé.
Pourtant, tout le monde sait qu’en matière de maladies incurables comme la rage, où il n’y a aucune thérapie valable, seule la prévention reste salvatrice. Et la prévention passe avant tout par une bonne communication et information ! Parce que voir des gens mourir autour de soi par la rage en 2022, c’est tout simplement… Une honte !
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