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Ukraine : La “négociation” selon Poutine, 99 missiles tirés sur les civils dans la même matinée (PHOTOS)

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Le même homme – le président russe, Vladimir Poutine – qui il y a quelques semaines a lâché le bruit sur sa volonté de négocier avec l’Ukraine vient de lancer une «attaque massive», sans précédent, d’une violence et d’une sauvagerie inouïes. Pour ceux qui en doutaient encore, pour ceux que les postures du maître du Kremlin trompent encore c’est cela la discussion version Moscou : des bombes, encore des bombes sur la tête des civils. Ce mardi 2 décembre les forces ukrainiennes font état de tirs de «99 missiles de divers types» dans tout le pays, «72 cibles aériennes» russes ont été pulvérisées par la défense aérienne, dont 10 missiles hypersoniques Kinjal, 3 missiles de croisière Kalibr et 59 projectiles de croisière de type Kh-101, Kh-555 et Kh-55…

Le même acharnement, les mêmes horreurs depuis 3 hivers

La Russie a entamé ses assauts dans la nuit en balançant 35 drones explosifs Shahed, tous détruits. À partir de 6 heures locales (4 heures GMT) une autre brochette de missiles ont été tirés tous azimuts avec des bombardiers stratégiques Tu-95, des chasseurs Mig-31 et Su-35, affirme le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Valery Zaloujny. «Des infrastructures civiles et essentielles, des sites industriels et militaires ont été attaqués. La cible principale de ces frappes était la capitale ukrainienne», a-t-il ajouté.

Au moins 10 puissantes détonations ont été entendues à Kiev. Le bilan humain fait état de 4 décès et 92 blessés, d’après le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Mais il y a aussi les destructions d’immeubles résidentiels, avec son lot de sans abris dans ce froid hivernal. Un crime d’une monstruosité sans nom, même si en la matière l’armée russe a déjà franchi toutes les lignes rouges. Plus de 250 000 personnes sont  privées d’électricité dans la capitale ukrainienne suite aux bombardements de ce matin.

Le but clairement est de semer la terreur, la mort et de paralyser les infrastructures névralgiques. La Russie s’acharne, comme chaque année à pareille époque, mais touche de moins en moins ses cibles au fil du temps. Parce qu’entre temps la défense aérienne s’est blindée davantage, s’est bonifiée et s’est perfectionnée grâce essentiellement au redoutable système de défense américain. L’artillerie et l’aviation russes s’y cassent les dents.

Les civils russes ça compte, mais pas les Ukrainiens massacrés

Aux motivations funestes de toujours se sont greffées la destruction de son navire en Crimée et l’attaque ukrainienne d’une ampleur inédite sur Belgorod : Bilan 25 morts. Poutine les a senti passer, il les a prises pour un affront personnel, un revers personnel. «Aucun crime contre les civils ne restera impuni, c’est une certitude», avait clamé hier lundi le maître du Kremlin en visitant des blessés dans un hôpital militaire. Et les Ukrainiens qu’il tue tous les jours c’est quoi, des bouts de bois?

Poutine avait déclaré que les représailles ne viseront que des «installations militaires» ukrainiennes. Les frappes de ce matin prouvent qu’il a dit des contre-vérités. Mais en même temps le personnage est un habitué du genre. Donc ça n’étonnera personne. Avant même la centaine de missiles de ce mardi le président Joe Biden disait que les dernières attaques étaient la preuve que le Congrès américain devait débloquer d’urgence l’aide de 61 milliards de dollars dévolue à Kiev. Poutine a encore apporté de l’eau au moulin de Biden.

Les attaques de Belgorod ne sont qu’un prétexte, Poutine n’a besoin de rien ni de personne pour justifier les horreurs qu’il inflige aux populations ukrainiennes depuis bientôt 2 ans, deux longues années. Ses soldats il les envoie à la mort quotidiennement par centaines, donc ce sont pas quelques morts de plus, fussent-ils des enfants, qui vont l’émouvoir…

Il veut se servir de “son ami” Macron pour sauver la face

Ce que veut Poutine c’est figer l’Ukraine dans la terreur pour l’obliger à geler le conflit et négocier une paix qui graverait sur le marbre la colonisation des quatre régions qu’il a arrachées. Mais ça n’arrivera pas, ça n’arrivera jamais. Ce qui arrivera c’est l’aide européenne quand les 27 Etat-membres auront validé le paquet de 50 milliards d’euros. Ce qui arrivera c’est l’énorme soutien financier américain quand Biden aura accordé ses violons avec le Congrès.

Le président russe avait dit dernièrement dans un entretien télévisé qu’il n’avait pas pris la décision de couper les ponts avec “son ami” Emmanuel Macron, que c’est ce dernier qui a pris ses distances. Le maître du Kremlin feint d’oublier les nombreuses fois où il snobait son homologue français et refusait de le prendre au téléphone, jusqu’à ce que l’affaire atterrisse sur les plateaux de télévision

Macron n’a certainement pas oublié l’offense, ce qui explique qu’il n’ait pas répondu à la dernière perche tendue par Poutine. Ce dernier s’était comporté de la sorte parce qu’il pensait qu’à ce moment-là il était possible d’imposer sa volonté à l’Ukraine sans avoir besoin de négocier quoi que ce soit. Ses certitudes ont volé en éclats à mesure que ses hommes tombent comme des mouches sur le terrain de guerre ukrainien.

Et tous les missiles qu’il fait pleuvoir en ce moment même sur l’Ukraine sont la preuve qu’on ne pourra jamais négocier sincèrement avec lui, qu’il ne s’arrêtera jamais, qu’on ne pourra jamais lui faire confiance et que le monde ne sera jamais sûr tant que la Russie aura ses capacités de destruction, et les Occidentaux le savent. Chaque bombe russe qui s’abat sur le voisin isole encore un peu plus Poutine et le rapproche de sa fin.

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