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Un acte fort qui réconciliera – un peu – Kais Saied et Abir Moussi…

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C’est le chant du cygne. La disgrâce du député déchu et chef de file d’Al Karama, Seif Eddine Makhlouf, est la fin d’une époque, l’époque de l’impunité, de la barbarie, un chaos sans nom et dont la Tunisie porte encore les stigmates. De toute évidence ce poing levé et ce “raha la” (on ne lâche rien) qu’il a débité, mollement, au moment de son arrestation est une page qui se tourne, définitivement, souhaitons-le ardemment…

L’Ordre national des avocats de Tunisie (ONAT) s’est ému du traitement express de ce dossier : Jugé le 20 janvier et arrêté la nuit-même. Bon, l’organisation fait son boulot ; que Makhlouf soit le mouton noir des robes noires ou pas, l’ONAT doit défendre un des leurs et surtout s’insurger contre le fait que des civils soient traduits devant des juridictions militaires. C’est une question de principe, sinon cette structure n’aurait aucune raison d’être, aucune crédibilité. Donc de ce point de vue rien à dire…

Mais nous leur rétorquerons qu’il fallait cette célérité pour laver l’honneur de la Tunisie et de sa Justice, avec tous ces pied-de-nez qui n’ont que trop duré – une bonne décennie tout de même ! – et qui continuent. Mais heureusement plus pour très longtemps.

Les figures de la décennie noire ont tellement multiplié les allers-retours devant les tribunaux, sans aucune condamnation en dépit d’une montage de charges gravissimes, que la chose a fini par nourrir le soupçon d’une collusion avec quelque force occulte tapie dans les méandres du pouvoir. Il fallait que ça cesse.

La vitesse avec laquelle Makhlouf a été embarqué après le verdict est aussi une manière pour le pouvoir en place de solder les coups que l’acolyte de Rached Ghannouchi et compagnie a donnés à la République, à sa démocratie, à l’image de la Tunisie, à Abir Moussi. Des coups que la présidente du Parti destourien libre (PDL) a dénoncés de manière véhémente dans moult courriers auxquels le chef de l’Etat, Kais Saied, n’a jamais répondus…

En lieu et place de la réaction qu’attendait Mme Moussi le président de la République a pris toute la joyeuse bande du Parlement et l’a mise dans le même sac, en exhibant publiquement les photos de leurs exactions et crimes contre la nation, allant jusqu’à se servir des propres clichés du PDL pour sa campagne anti-ARP – c’est eux qui l’ont dit -, ce que Mme Moussi ne lui pardonnera jamais…

Mais peut-être que la réaction du bras armé – la Justice – de Saied, même tardive, réconciliera un peu le chef de l’Etat et le PDL. Nous concernant on retient une seule chose : L’air est beaucoup plus respirable depuis que les énergumènes qui nous servaient de députés ne nous polluent plus la vue, les oreilles et la tête.

Et s’il y a une seule chose pour laquelle on doit exprimer notre gratitude à Makhlouf et la brochette d’élus qui croupiront avec lui en prison, c’est d’avoir à travers leur violence innommable précipité la fin du paradis des pseudo-islamistes. Alors Ghannouchi peut pousser les jérémiades et autres complaintes qu’il veut, notre conviction est faite : la Tunisie se porte mieux sans eux, malgré tous les pépins ambiants.

Même si cela ne préjuge en rien des succès du Parlement de l’après-25 juillet. D’ailleurs ça démarre très mal avec l’abstention record qui a marqué le premier tour des législatives et pourrait se reproduire au second. Comme nous avons veillé au grain, alerté et dénoncé avec le défunt Parlement nous le ferons encore avec le prochain, sans concession…

Mais s’il y a une chose qui est certaine c’est que nous ne vivrons plus les horreurs du passé, ne serait-ce que parce que Saied garde la main et pourra au besoin siffler la fin. Reste à faire en sorte que les futurs parlementaires soient au service de la nation, entièrement.

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