Tunisie Numérique a déjà annoncé l’idée de Ghannouchi de proposer un référendum aux adhérents d’Ennahdha. Ce Référendum visera à changer la « constitution du parti » (l’article 31) et permettra à Rachad Ghannouchi de se présenter pour un troisième mandant comme président du parti.
Arbi Guesmi, un membre du Conseil de la Choura et un des 100 signataires de la fameuse pétition, a adressé une lettre à Rachad Ghannouchi pour exprimer son rejet du plan proposé
Contenu de la lettre en arabe :
Contenu de la Lettre :
Le référendum pour décider si on peut ajouter un troisième mandat
Je me suis retenu d’écrire sur ce sujet depuis des jours car cela risquerait de nous entrainer dans des « espaces » et des sujets que je voulais éviter. Mais personne ne peut plus me le reprocher puisque d’autres personnes ont déjà parlé et écrit à ce sujet.
Très brièvement
– L’une des conditions de base du référendum est la transparence, l’égalité des chances et un échange ouvert et responsable sur le sujet du référendum.
– Le référendum sur les lois avant leur mise en œuvre est futile, surtout s’il est dans l’intérêt des personnes et non dans l’intérêt du pays.
Ces conditions sont-elles satisfaites pour que le référendum soit une solution juste et décisive à ce grand différend qui peut avoir des conséquences plus que désastreuses ? Je suis sûr que c’est mille fois non.
De point de vue juridique
Les lois existent pour être appliquées et respectées dans l’intérêt du pays et non dans l’intérêt de groupes ou répondre à des caprices de certaines personnes.
Si des lois déjà appliquées montrent des défaillances, elle peuvent être changées pour les faire évoluer dans l’intérêt général.
L’article 31 avait été discuté longuement et en profondeur lors des précédents congrès et il a été démocratiquement approuvé. C’est le moment de l’appliquer. Au lieu de nous respecter nous-mêmes, d’envoyer un message positif et de donner un bon exemple, certains veulent que nous reculions, que nous tombions dans des pratiques que nous avons toujours rejetées et combattues.
En termes de conditions et d’égalité des chances
– Ceux qui veulent changer l’article 31 ont toutes les richesses du mouvement (argent, voitures, siège, presse, des structures et une organisation) et utilisent tout cela pour diaboliser et ridiculiser l’autre partie qui n’a rien de tout cela. Ils se permettent de lyncher les leaders de l’opinion opposée en les accusant de tous les noms (putschistes, marchands). Ces insultes sont dites lors de réunions officielles et au plus haut niveau.Et ils veulent un référendum !!!
– Ceux qui veulent changer l’article 31 n’ont pas voulu dialoguer et répondre à un message solide et bien intentionné (la pétition) malgré leur promesse d’y répondre jusqu’à la publication de mon billet. Par contre, ils font appels à à des « plumes » irrespectueuses et irresponsables pour saper la dignité et l’honneur politique des dirigeants et les diffamer. S’ils avaient répondu et élevé le dialogue, nous n’aurions pas besoin d’un référendum et ils veulent un référendum !!!
– Ceux qui veulent changer l’article 31 contrôlent complètement et illégalement la base de données des votants. J’ai été membre du comité de renouvellement structurel les deux dernières fois, et j’ai évoqué de terribles violations (je garde toujours les rapports), mais nous n’avons pas vu de réforme, mais peut-être que la situation s’est aggravée , et ils veulent un référendum !!!
Pour finir sans ajouter de détails
Le référendum… Je vous rappelle ce qui est arrivé aux listes des élections législatives de 2019 et à ce qui s’est passé en termes de changement dans les rangs, de suppression, d’ajout et d’annulations de comptes jugés « inappropriés », wow!? Je m’arrête là, bien que j’ai d’autres histoires à raconter.
Le référendum… Alors que des décisions et des choix des commissions du parti ont été jetées, pour être remplacées par des décisions individuelles et des tendances ne provenant pas des institutions du mouvement ?
La situation présente est tellement tendue que le dialogue et la communication sont quasiment à l’arrêt. Nous assistons actuellement à des pratiques de vengeance (l’absence des membres du bureau exécutif qui ont signé la pétition des séances du bureau) et du manque de respect (la nomination de Riadh Chouaibi, absent depuis 7 ans, en tant que conseiller politique sans consulter le bureau exécutif) . Exclusion systématique dans la formation des comités financiers et de la logistique pour la préparation du prochain congrès. Vous créez un mauvais climat et vous parlez de référendum ? Bizarre, comment vous gérez la situation !!!
Quand les chances sont égales et qu’il y a un climat de confiance et de respect des personnes et des institutions et que le sujet est soumis à un référendum, il est le bienvenu ainsi que ses résultats. Il n’ay aucun honneur dans votre proposition de référendum.
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