Contexte du conflit : Google et le blocage des chaînes russes
Depuis mars 2022, Google a pris des mesures drastiques concernant la diffusion de contenu russe sur YouTube en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le géant technologique a suspendu la monétisation et supprimé les chaînes qui, selon lui, exploitaient ou soutenaient le conflit. Plus de 1 000 chaînes et 5,5 millions de vidéos ont ainsi été bloquées, incluant des médias russes financés par l’État. Le Kremlin considère ces actions comme “une restriction injuste” de ses médias et appelle Google à lever cette interdiction.
La réaction de la Russie : une amende supérieure au PIB mondial
La réponse de la Russie est on ne peut plus spectaculaire : elle a imposé à Google une amende de 2 undécillions de roubles, soit l’équivalent de 20 décillions de dollars ($20,000,000,000,000,000,000,000,000,000,000,000 – si on simplifie), un montant dépassant de loin le PIB mondial, estimé par le FMI à 110 000 milliards de dollars. Cette somme astronomique symbolise les réclamations de la Russie envers Google, selon le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, qui espère que cette amende incitera l’entreprise américaine à rétablir l’accès de ses chaînes sur YouTube.
Un montant impossible à payer pour Google
Alphabet, la maison mère de Google, dispose certes d’une capitalisation boursière estimée à environ 2 000 milliards de dollars et de bénéfices trimestriels atteignant 80,54 milliards, mais cette amende dépasse largement ses capacités financières. Le montant réclamé par la Russie est si exorbitant qu’il est clair, selon des experts russes comme Roman Yankovsky, que Google ne sera jamais en mesure de s’acquitter de cette somme. Les plaintes déposées par les chaînes russes restent viables uniquement dans le cadre juridique russe et n’ont aucun poids légal à l’international.
Pourquoi une amende si excessive ?
Cette amende faramineuse a également une valeur symbolique. Depuis le blocage de chaînes de la propagande de Poutine, telles que Tsargrad en 2020, qui avait été déclenché par les sanctions américaines contre sa société mère, la Russie semble vouloir affirmer son opposition aux restrictions imposées par les plateformes technologiques étrangères. Le gouvernement russe souhaite exercer une pression sur Google pour lever l’interdiction de ses chaînes, tout en soulignant l’ampleur de sa frustration.
L’avenir des relations entre la Russie et les géants technologiques
L’affaire illustre la tension croissante entre les géants de la technologie et la Russie, qui s’efforce de limiter l’influence des entreprises étrangères sur ses médias. Google n’a pas encore réagi aux demandes récentes de la Russie, mais les amendes et les restrictions accumulées pourraient influencer sa stratégie dans ce pays. En attendant, cette affaire marque un point d’inflexion dans les relations entre les plateformes numériques américaines et les autorités russes.
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