Economie

USA – Combien de milliards Elon Musk a-t-il perdus après son passage au gouvernement ?

USA – Combien de milliards Elon Musk a-t-il perdus après son passage au gouvernement ?

Après trois mois passés à la tête du ministère de la “compétence gouvernementale” aux États-Unis, Elon Musk quitte Washington sur un constat d’échec politique et des pertes financières majeures. Sa tentative de révolutionner la gestion fédérale sous la présidence Trump s’est soldée par une série de revers, tant sur le plan administratif que personnel.

Le poste, inédit, avait été conçu à l’initiative de Donald Trump lors de son second mandat, avec pour ambition de rationaliser les dépenses publiques et de réduire le gaspillage administratif. Musk promettait jusqu’à 2 000 milliards de dollars d’économies, mais aucun chiffre tangible n’a été présenté, et les résultats attendus n’ont jamais été atteints.

Une fortune amputée de 130 milliards de dollars

Selon un rapport de Financial Times, la fortune d’Elon Musk a diminué d’environ 130 milliards de dollars depuis l’investiture de Trump. Cette chute est due à la fois à l’échec de son action gouvernementale et à la détérioration de l’image de Tesla, sa principale entreprise, affectée par ses prises de position controversées et ses dérives communicationnelles.

Malgré ses efforts, les agences fédérales – de l’intelligence à l’éducation – n’ont connu aucune réforme significative, et l’administration publique en sort fragilisée. Les tribunaux américains ont aussi résisté à plusieurs initiatives de la “ministère de la compétence”, laissant une bureaucratie désorientée sans gains réels.

Un projet militaire pharaonique comme dernier espoir

L’unique perspective de retour sur investissement pourrait venir du projet baptisé “la coupole dorée”, un vaste programme de défense annoncé par Trump, censé répliquer le système israélien de la “dôme de fer” à l’échelle des États-Unis.

Le coût anticipé du programme pourrait rivaliser avec celui du projet Apollo, estimé aujourd’hui à 280 milliards de dollars. La société SpaceX, propriété de Musk, est l’un des principaux partenaires de cette initiative, aux côtés des firmes Palantir et Anduril, toutes connues pour leurs liens étroits avec l’État fédéral.

Mais cette participation soulève des questions : s’agit-il vraiment de sécurité nationale, ou d’un mécanisme de transfert massif de fonds publics vers des groupes privés déjà proches du pouvoir ?

Tesla victime collatérale et polémique en Europe

Les retombées négatives de l’expérience politique de Musk ont dépassé les frontières de Washington. En Europe et aux États-Unis, de nombreuses campagnes de boycott ont ciblé Tesla, notamment en raison de propos tenus par Musk sur X (ex-Twitter), la plateforme qu’il possède.

À Londres, une campagne satirique a comparé les voitures Tesla à des symboles du nazisme avec le slogan « de 0 à 1939 en 3 secondes », allusion directe à l’accusation de sympathie envers l’extrême droite.

Face aux actes de vandalisme contre ses showrooms, la réaction maladroite de l’ex-procureure générale Pam Bondi, qualifiant ces actes de « terrorisme », a davantage envenimé la situation, soulignant la déconnexion entre Musk et une partie de l’opinion publique.

Un échec stratégique en justice et un projet anticorruption ignoré

Dans le Wisconsin, Musk a tenté d’influencer une élection judiciaire cruciale en soutenant un candidat conservateur à hauteur de 22 millions de dollars, sans succès. Ce scrutin, le plus coûteux de l’histoire judiciaire américaine, s’est soldé par la victoire de la majorité libérale, renforçant l’image d’un Musk impuissant face aux contre-pouvoirs.

Autre revers : son projet phare, le “mur des reçus”, destiné à révéler les dérives financières du gouvernement, n’a séduit ni la justice ni le Congrès républicain. Un camouflet pour celui qui voulait se présenter en héros anticorruption.

Une sortie discrète et un aveu d’incompréhension

Lors de son dernier passage à la Maison Blanche, Musk est apparu en retrait. Dans une interview diffusée sur Fox News, il a exprimé sa déception face à ce qu’il perçoit comme un malentendu généralisé de ses intentions. Il a notamment affirmé que certains avaient mal interprété son geste de salut comme une référence nazie : « Ils veulent remettre en cause tout ce que je fais », a-t-il confié, visiblement affecté.

La plateforme d’intelligence artificielle Groq, développée par Musk lui-même, a résumé ironiquement cette expérience comme « une expérience Doge, générant des perturbations exécutives, des complications juridiques, et peu de résultats au prix de pertes massives ».

Ainsi, l’aventure politique d’Elon Musk à Washington s’achève dans un climat de désillusion, de critiques et de pertes record. Loin de réformer le système, il laisse derrière lui une administration désorientée, une réputation ternie et une entreprise fragilisée. Une expérience qui montre que le génie entrepreneurial ne suffit pas toujours à transformer l’appareil d’État, et que la réalité politique reste, elle, résistante aux effets d’annonce.

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