C’est une histoire qui fait tache pour la célèbre université américaine Harvard et qui choque l’Amérique. Le patron de la morgue de l’école de médecine de la prestigieuse université, son épouse et quatre autres individués ont été formellement accusés ce mercredi 15 juin par la justice des USA de trafic d’organes et de restes humains…
«Certains crimes dépassent l’entendement», a dit le procureur fédéral américain de Pennsylvanie, Gerard Karam, cité dans le communiqué annonçant l’inculpation et l’incarcération de Cedric Lodge, 55 ans et de sa femme Denise Lodge, âgée de 63 ans.
Le couple et quatre autres personnes sont traduits devant la justice pour «complicité de vol et transport de biens volés», entre autres, d’après le communiqué, corroborant une information du Boston Globe, le grand journal régional de la Nouvelle-Angleterre, au nord-est des États-Unis.
Les Lodge et une troisième complice, Katrina Maclean, 44 ans, résidant à Massachusetts, ont été interpelés hier mercredi sans difficulté, ont confié les autorités américaines.
Cedric Lodge, qui a occupé la fonction de directeur de la morgue de l’école de médecine de Harvard jusqu’en mai dernier, est accusé d’avoir été le pivot d’un «réseau national d’individus qui achetait et vendait des restes humains volés à Harvard et dans une morgue de l’Arkansas», de 2018 à 2022, a indiqué la justice fédérale.
Le responsable «volait des organes et d’autres parties de cadavres donnés à la science pour de la recherche et de l’éducation médicales, avant leur crémation (…). Le vol et le trafic de restes humains touchent à l’essence même de ce qui fait de nous des êtres humains», a clamé le procureur Gerard Karam. Il s’insurge contre des actes «odieux» et «épouvantables». Il promet de rendre justice aux «victimes» et à leurs proches.
Dans un email intitulé «une odieuse trahison» et qui a été porté à la connaissance des Américains les doyens de la faculté et de l’école de médecine de Harvard, George Daley et Edward Hundert, ont fait part de leur «effarement d’apprendre que quelque chose d’aussi troublant puisse arriver sur un campus dévoué au soin et au service des autres».
A noter que Cedric Lodge a été limogé début mai dernier et «les enquêteurs pensent qu’il a agi sans l’aide de quiconque à Harvard», ont confié les responsables de l’université, tout en martelant que ses acolytes n’ont «aucun lien avec Harvard». Le procès permettra d’en savoir plus sur ce business macabre…
Rappelons qu’en France une affaire presque du même type avait été ébruitée par la presse fin 2019. L’article pointait des horreurs dans la conservation de dépouilles humaines cédées à la science pour des recherches au sein de l’Université Paris-Descartes. Une kyrielle de personnes, dont l’ancien président de l’université, ont été inculpées par la justice française.
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