Selon des médias internationaux, les Etats-Unis font tout pour freiner l’appétit logique de la Chine pour les semi-conducteurs et différentes mesures ont été prises pour limiter l’accès aux puces électroniques ainsi qu’aux moyens de production les plus aboutis.
Tout ce qui contient une once de technologie d’origine US peut ainsi faire l’objet de restrictions commerciales, chez les concepteurs de puces comme pour les fondeurs et jusque chez les fabricants d’équipements pour semi-conducteurs.
La Chine développe son propre savoir-faire
La Chine cherche à contourner ses mesures en accélérant le développement de son propre savoir-faire en matière de production de puces mais a besoin comme le reste du monde de machines spécifiques conçues par un très petit nombre d’entreprises.
La firme néerlandaise ASML est de celles-là et des restrictions ont déjà été décidées pour empêcher l’exportation d’équipements de lithographie EUV (Extrême Ultra-Violet) nécessaire pour les gravures de puces les plus fines actuellement (7 à 3 nm).
Mais les Etats-Unis veulent aller plus loin et obtenir également le blocage des ventes d’équipements de lithographie DUV (Deep Ultra-Violet), de conception plus ancienne mais très recherchés par la Chine pour se constituer des capacités de production interne de puces certes gravées moins finement mais pouvant être fabriquées en volume.
Après avoir fait pression sur les Pays-Bas pour obtenir satisfaction, le gouvernement néerlandais semble finalement avoir été réceptif aux arguments et va instaurer une nouvelle réglementation incluant les équipements de lithogravure DUV dans les restrictions envers la Chine.
Les nouvelles règles devraient entrer en vigueur au mois de juillet et concerner une demi-douzaine d’usines chinoises, dont un site appartenant à SMIC, le plus grand fondeur chinois, qui vont voir l’accès aux équipements et au savoir-faire fortement limité.
Les restrictions devraient également concerner d’autres équipementiers impliqués dans la chaîne de production de composants électroniques. Il reste à voir quelles seront les conséquences financières de ces mesures sur les fournisseurs d’équipements.
Après la 5G et l’embargo contre Huawei, les semi-conducteurs
En 2019, l’administration Trump a pris des mesures extrêmes et sans précédent contre Huawei, mettant sous embargo le géant technologique chinois au risque d’une rupture à long terme des relations commerciales entre Washington et Pékin.
Ces mesures incluent l’ajout du géant des télécoms chinoises, comme la société russe de cyber sécurité Kaspersky avant elle, dans une liste noire qui contraint les entreprises étasuniennes à ne plus faire affaire avec Huawei, à moins d’avoir une autorisation officielle préalable. Cette action a poussé de nombreuses entreprises technologiques américaines (Microsoft, Intel, ARM, Google…) à mettre un terme à leurs relations commerciales avec le second fabricant mondial de smartphones qui occupe près du quart du marché dans la zone EMEA.
Pour justifier sa décision, l’administration Trump a expliqué que le matériel Huawei expose les États-Unis à un risque accru d’espionnage. D’après elle, « les adversaires étrangers créent et exploitent de plus en plus de vulnérabilités dans les technologies et services d’information et de communication ». Elle est persuadée que « l’acquisition ou l’utilisation sans restriction » d’équipements conçus par des adversaires étrangers aggrave ces vulnérabilités au point de constituer « une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale ».
Après les controverses entourant le déploiement de la technologie 5G et la participation de Huawei dans ce domaine, les semi-conducteurs sont devenus un nouvel enjeu majeur dans la guerre technologique et commerciale entre les États-Unis et la Chine. Les semi-conducteurs sont des composants essentiels dans la fabrication de produits électroniques tels que les smartphones, les ordinateurs, les voitures connectées et de nombreux autres appareils.
La guerre des semi-conducteurs a des implications majeures
Les États-Unis ont imposé des restrictions à plusieurs entreprises chinoises, dont Huawei, dans le but de limiter leur accès aux technologies et aux puces électroniques américaines. Ces mesures ont eu un impact significatif sur les activités de Huawei et ont contribué à affaiblir sa position sur le marché mondial des télécommunications.
En réponse, la Chine cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis des fournisseurs étrangers en développant ses propres capacités de production de semi-conducteurs. Cependant, elle fait face à des défis importants, notamment en ce qui concerne l’accès aux équipements et aux technologies de pointe nécessaires à la fabrication de puces avancées.
La guerre des semi-conducteurs a des implications majeures pour l’industrie mondiale des technologies de l’information et des communications. Elle remet en question les chaînes d’approvisionnement mondiales, entraîne des réajustements économiques et suscite des préoccupations en matière de sécurité et de souveraineté technologique.
Il est important de noter que cette rivalité ne se limite pas seulement aux États-Unis et à la Chine. D’autres pays, tels que le Japon et la Corée du Sud, jouent également un rôle clé dans la fabrication de semi-conducteurs et sont confrontés à des défis similaires.
Dans l’ensemble, la guerre des semi-conducteurs met en évidence l’importance stratégique de cette technologie pour l’économie mondiale et souligne les enjeux géopolitiques et économiques qui en découlent.
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