Afrique

Vers un nouveau cycle de violence électorale en Côte d’Ivoire ?

Vers un nouveau cycle de violence électorale en Côte d’Ivoire ?

À cinq mois de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre 2025, la Côte d’Ivoire est secouée par des rumeurs de coup d’État diffusées sur les réseaux sociaux. Des vidéos et messages, principalement en anglais, prétendaient que le président Alassane Ouattara avait été renversé et que des troubles majeurs secouaient Abidjan.

L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) a rapidement démenti ces allégations, les qualifiant de “fausses et totalement infondées”, soulignant qu’elles résultaient d’une “campagne délibérée et coordonnée de désinformation”.

Les autorités ivoiriennes ont appelé la population à la vigilance et à se référer uniquement aux sources officielles pour s’informer. Aucune preuve tangible n’a été fournie pour étayer ces rumeurs, et aucun incident majeur n’a été signalé sur le terrain.

Un climat politique tendu à l’approche des élections

Le contexte politique ivoirien est marqué par des tensions croissantes à l’approche du scrutin présidentiel. La candidature potentielle du président sortant Alassane Ouattara pour un quatrième mandat suscite une vive controverse. La Constitution ivoirienne de 2016 limite le nombre de mandats présidentiels à deux, mais Ouattara avait été réélu pour un troisième mandat en 2020, invoquant que la nouvelle Constitution remettait à zéro le compteur des mandats .

Par ailleurs, l’opposant Tidjane Thiam, figure emblématique du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a été écarté de la course présidentielle en avril 2025 en raison de sa double nationalité franco-ivoirienne.

Bien qu’il ait renoncé à sa nationalité française en février 2025, la justice a estimé qu’il ne remplissait pas les conditions d’éligibilité au moment de son inscription sur les listes électorales.

Des candidatures contestées et une opposition fragmentée

Outre Tidjane Thiam, d’autres figures politiques majeures sont au cœur des débats. Laurent Gbagbo, ancien président, a été désigné candidat par son parti malgré son inéligibilité actuelle. Simone Gbagbo, ancienne première dame, a également annoncé sa candidature sous la bannière du Mouvement des générations capables (MGC). Vincent Toh Bi Irié, ancien préfet d’Abidjan, se présente en indépendant, tandis que Jean-Louis Billon, ancien ministre, a confirmé sa candidature .

Cette multiplicité de candidatures, souvent issues de l’opposition, reflète une fragmentation politique qui pourrait compliquer la formation d’une alternative unie face au pouvoir en place.

Appels au calme et initiatives pour la paix

Face à ces tensions, des initiatives visant à promouvoir la paix et la cohésion sociale se multiplient. Le 24 mai 2025, une conférence interconfessionnelle réunissant des leaders religieux chrétiens et musulmans s’est tenue à Abidjan pour prôner la non-violence et l’unité nationale à l’approche des élections .

De son côté, l’ONU, par l’intermédiaire de son envoyé spécial pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Leonardo Santos Simão, a rencontré en avril 2025 les principaux acteurs politiques ivoiriens pour les exhorter à privilégier le dialogue et à éviter toute escalade de la violence.

Ainsi, la Côte d’Ivoire traverse une période délicate, marquée par des tensions politiques, des rumeurs déstabilisatrices et des incertitudes quant à l’avenir démocratique du pays.

Alors que l’élection présidentielle de 2025 approche, la vigilance, le respect des institutions et le dialogue entre les différentes parties prenantes seront essentiels pour garantir un scrutin apaisé et transparent.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut