Dans un contexte de tension accrue en Cisjordanie, Hamdan Bilal, réalisateur palestinien et co-réalisateur du documentaire primé aux Oscars “No Other Land”, a été arrêté par les forces d’occupation israéliennes après avoir été violemment agressé par des colons à Sussia, dans le sud de la Cisjordanie occupée.
Une arrestation violente
Selon des rapports de droits humains et des témoins oculaires, des dizaines de colons ont envahi Sussia, une zone déjà menacée de déplacement forcé, détruisant les biens des résidents locaux avant de s’en prendre physiquement à Bilal.
L’attaque a été brutale, laissant Bilal avec de graves blessures à la tête et une hémorragie importante. Malgré son état critique, les forces israéliennes ont intercepté l’ambulance qui lui prodiguait des soins et l’ont arrêté ainsi qu’un autre Palestinien.
Détails de l’incident
Les témoins rapportent que l’armée israélienne a emmené les deux hommes les yeux bandés vers une destination inconnue. Josh Kimmelman, un activiste présent sur les lieux, a exprimé son inquiétude à l’Associated Press : “Nous ne savons pas où se trouve Hamdan car il a été emmené les yeux bandés.”
De son côté, le réalisateur israélien Yuval Abraham, également co-réalisateur du film, a décrit l’attaque sur la plateforme X comme “une tentative d’exécution sur le terrain”.
Contexte d’escalade de violence
Cette agression s’inscrit dans une escalade continue de la violence par les colons contre les Palestiniens dans les zones “C” de la Cisjordanie, qui sont sous contrôle sécuritaire et civil complet israélien.
Ces derniers mois ont été témoins d’une vague sans précédent de violence, incluant des agressions physiques, des incendies de propriétés et des tentatives de déplacement forcé, souvent avec la complicité apparente de l’armée israélienne.
“No Other Land” : un film contre l’oubli
Le film “No Land’s Other”, une coproduction entre la Palestine et la Norvège, est un acte de résistance visant à documenter les souffrances des Palestiniens face aux pratiques de l’occupation israélienne. Le documentaire met en lumière le déplacement forcé dans la région de Masafer Yatta en Cisjordanie occupée, soulignant les défis quotidiens et les injustices subies par les Palestiniens.
L’arrestation de Bilal, au-delà de son aspect tragiquement ironique, met en relief les risques encourus par ceux qui cherchent à exposer les réalités de l’occupation. Elle soulève également des questions sur la liberté d’expression et les droits humains dans une région où le cinéma devient un outil de mémoire et de lutte.
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