Economie

88% des entreprises en Tunisie n’empoilent aucun salarié (Chiffres officiels)

88% des entreprises en Tunisie n’empoilent aucun salarié (Chiffres officiels)

88% des entreprises en Tunisie soit près de 700 mille entités économiques n’emploient aucun salarié et ce, selon des données publiées récemment par l’Institut National de la Statistique (INS).

Les indicateurs révélés par l’INS montrent également que le nombre des entreprises employant entre 1 et 9 salariés est de 82 mille entreprises, en moyenne annuelle et ce, sur la période 2019-2021 ce qui représente la part la plus importante en termes d’effectif salarié des entreprises du pays. Cependant, les données statistiques montrent que le nombre des grandes entreprises employant 100 salariés et plus ne dépasse pas en moyenne annuelle 1793 entreprises dont 857 qui emploient 200 salariés et plus. En 2021, le nombre d’emplois dans le secteur privé s’est élevé à 1,87 million contre près de 830 000 en 2005 soit une progression de 1,8% en moyenne annuelle.

Atomicité du tissu entrepreneurial

Les données statistiques indiquent clairement que presque la quasi-totalité des entreprises en Tunisie sont sous la forme de personnes physiques et unipersonnelles alors que les Très petites et moyennes entreprises (TPME) dominent le tissu entrepreneurial pour un effectif très limité de groupes et grandes entreprises.

Par secteur, les services occupent la première place avec 728 495 entités. Le commerce, la réparation automobile et d’articles domestiques est l’activité qui englobe le nombre le plus élevé d’opérateurs avec 340 363 entreprises. En deuxième position, il y a les sociétés spécialisées dans le transport et l’entreposage avec 111 965 entreprises. Les activités spécialisées, scientifiques et techniques complètent le podium avec 57 152 entreprises. Le tissu industriel est composé de 94 018 entreprises et l’agriculture compte 6 308 entités.

Ces chiffres montrant l’atomicité du tissu entrepreneurial et sa dispersion, expliquent pourquoi il y a des difficultés à avoir un rendement fiscal optimal pour la Trésorerie de l’Etat.

La plupart des structures sont petites et emploient peu de salariés. Elles ne peuvent pas générer des revenus conséquents et une valeur ajoutée économique importante, sans compter que la majeure partie des patentés inscrits au régime forfaitaire d’imposition.

Pistes de développement de l’entreprenariat

Les contraintes propres à l’entreprise tunisienne pourraient se résumer à sa transition d’une modernité inachevée vers une mondialité incertaine. Le débat en cours notamment sur la PME pose comme interrogation centrale la question de son aptitude à s’impliquer dans un contexte de désengagement de plus en plus prononcé de l’État de plusieurs secteurs clés de l’économie depuis des décennies. D’emblée s’impose la question de l’entrepreneur et de son aptitude à jouer pleinement un rôle d’acteur décisif capable de s’investir et disposé à prendre des risques.

La question de la PME est au centre du dispositif économique tunisien. Les grandes entreprises relèvent pour la plupart du secteur public. Le tissu industriel tunisien, se constitue, selon les statistiques, pour près de 80% de petites et moyennes entreprises, avec une forte proportion d’entreprises relevant pour l’essentiel du secteur dit « micro », voire informel. L’entrepreneur tunisien est essentiellement impliqué dans une PME, très souvent de type familial, supposant un style de gestion direct et personnalisé.

Le seul moyen pour avoir des dizaines de grandes entreprises qui emploient des milliers de personnes est d’attirer les industriels les plus importants des régions pour investir. Mais avant de faire cela, il faut préparer le terrain fiscal, bancaire et surtout logistique. Encore une fois, le développement du pays se trouve caractérisé par des goulots d’étranglement qui sont à plusieurs niveaux.

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