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Récemment testé en Tunisie : que disent les experts sur l’ensemencement des nuages ? [Vidéo]

L’ensemencement des nuages est une technique qui consiste à stimuler ou augmenter les précipitations de manière artificielle en intervenant sur les nuages à l’aide de substances chimiques comme l’iodure d’argent ou la glace sèche. Ces éléments favorisent la condensation de la vapeur d’eau et sa transformation en gouttes de pluie. Dans ce contexte, l’expert en climat et environnement, Hamdi Hached, a apporté ce mardi 20 mai 2025 des éclaircissements sur ce phénomène et ses applications dans plusieurs pays.

Une expérience mondiale lancée après la Seconde Guerre mondiale

Hamdi Hached a expliqué dans une déclaration à « Tunisie Numérique » que le phénomène d’ensemencement a véritablement émergé après la Seconde Guerre mondiale, et s’est répandu dans plusieurs pays confrontés à d’importantes fluctuations climatiques.

Cette technique repose sur la stimulation des nuages cumuliformes à l’aide d’avions ou de fusées, dans le but de provoquer la pluie. Il a précisé que de nombreux pays ont eu recours à ce procédé pour renforcer leurs ressources en eau, lutter contre la sécheresse ou alimenter les nappes phréatiques – dont la Tunisie, qui a mené une expérience pilote en la matière.

Ensemencement préventif en Indonésie : baisse des inondations de 40 %

L’expert a également évoqué l’expérience indonésienne en matière d’ensemencement préventif, visant à réduire le nombre de nuages et prévenir les inondations. Le gouvernement indonésien a ainsi mené plus de 35 opérations d’ensemencement au-dessus de la mer, avant que les nuages n’atteignent la terre ferme. Ces mesures ont entraîné une baisse du niveau des inondations de 40 % en 2023 par rapport à 2022, selon l’Agence nationale indonésienne de gestion des catastrophes.

Ensemencement pour réduire la pollution et la chaleur à Pékin et Bagdad

Hamdi Hached a également indiqué que les villes de Pékin et Bagdad ont utilisé cette technologie à des fins environnementales variées, notamment pour réduire la pollution et atténuer les températures durant les périodes de forte chaleur.

Des expériences ratées et d’autres incontrôlées

Malgré les promesses de cette technologie, Hached a mis en garde contre certaines expériences d’ensemencement qui se sont révélées infructueuses. En Inde, l’expérience a échoué, tandis que les Émirats arabes unis ont connu des inondations sans précédent dues à une perte de contrôle du processus. Il a souligné que cette technologie reste coûteuse sur le plan économique, ce qui implique la nécessité d’une étude approfondie et d’une évaluation claire de sa rentabilité.

L’expérience tunisienne : un modèle rudimentaire et un partenariat avec l’Indonésie

Quant à l’expérience tunisienne, Hached l’a qualifiée de « rudimentaire et expérimentale », précisant que la Tunisie a collaboré avec le gouvernement indonésien pour mettre en place un programme d’ensemencement destiné à faire face à la sécheresse et au déficit pluviométrique. Il a insisté sur la nécessité de ne pas nourrir de grands espoirs à l’égard de cette technique, soulignant que, selon les estimations scientifiques actuelles, l’ensemencement ne permettrait d’augmenter les précipitations que de 5 à 20 % seulement.

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