Cette affaire pendait au nez des étrangers d’origine italienne depuis septembre 2024, le Parlement l’a actée le mardi 20 mai 2025, poussé en cela par le gouvernement de Giorgia Meloni, rapporte le média britannique BBC. Pour avoir droit à la nationalité italienne il faudra apporter la preuve qu’un des parents ou grands-parents est né en Italie. Dans les prochaines années il y aura beaucoup moins d’étrangers détenteurs de passeport italien, et c’est exactement ce que voulait l’extrême droite à la tête du pays.
Jusqu’ici tout résident pouvant prouver un lien de parenté avec un citoyen italien ayant vécu après 1861, année de création du royaume d’Italie, pouvait faire valoir ses droits à la naturalisation. C’est terminé, dorénavant seuls les étrangers attestant qu’un parent ou un grand-parent italien né italien peuvent demander la naturalisation italienne. Le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, argue que ce changement majeur, qui enterre des droits historiques, a pour but d'”éviter les abus ou les phénomènes de commercialisation des passeports italiens”…
Cette nouvelle disposition devrait tasser sensiblement le nombre de personnes ayant légalement le droit de requérir la citoyenne et par conséquent “améliorer l’efficacité des services consulaires, dans la mesure où ils pourront être dédiés exclusivement à ceux qui en ont réellement besoin, en raison de leur lien concret avec l’Italie“, martèle Tajani.
Quand le gouvernement de Mme Meloni a soumis la loi au Parlement italien, fin mars dernier, plus de 60 000 opérations de vérification de citoyenneté étaient lancées. En 10 ans le nombre de citoyens italiens résidant à l’étranger a fait un bond en avant phénoménal de 40%, passant de 4,6 à 6,4 millions, d’après le gouvernement italien. Alors les autorités ont décidé de serrer la vis…
Le gouvernement est d’autant plus à l’aise pour imposer ce virage que l’équipe est le plus stable et le plus populaire ces dernières décennies. 32 mois aux manettes, l’Italie n’a pas connu ça depuis un paquet d’années. Et puis il y a les résultats économiques et financiers, avec des indicateurs qui s’améliorent sur le front de la dette publique et du déficit budgétaire. L’opposition de gauche fulmine mais n’a pas grand-chose à présenter face à ça.
En septembre 2024 la gauche a tenté d’imposer un référendum sur la naturalisation, en mettant en avant le droit du sol. La pétition avait recueilli 500 000 signatures, le seuil minimal pour que le vote populaire soit validé par la Cour suprême. Depuis on n’entend plus parler de ce texte. La voix de l’opposition a été ensevelie par la popularité de Mme Meloni.
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