L’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI) vient d’annoncer hier jeudi 16 avril 2020 que les prix des céréales pratiqués sur le marché international au cours de la première quinzaine du mois d’avril 2020 à l’exception de l’orge fourrager, ont connu une hausse à un moment où la Tunisie s’apprête à recevoir les quantités demandées au cours du mois de février 2020.
Selon les données de l’Observatoire, la Tunisie a acheté 150 mille tonnes d’orge fourrager les 20 et 26 février 2020 au prix de 206 dollars (593 dinars) la tonne. Les charges devraient arriver aux ports tunisiens au cours des mois d’avril et mai 2020. Les achats ont porté également sur 125 mille tonnes de blé tendre le 24 février 2020 à un prix moyen de 233 dollars la tonne (672 dinars), ces quantités seront dans les ports durant les mois d’avril et mai 2020.
Globalement et rien qu’au cours des deux mois de l’année 2020, les importations des céréales ont porté sur une quantité de 275 mille tonnes pour une valeur de 60.2 millions de dollars soit l’équivalent de 173 millions de dinars.
Les importations sont montées en flèche au terme du premier trimestre pour atteindre 823.4 millions de dinars, selon les données de l’institut national de la statistique (INS) pour représenter 53% des importations des produits alimentaires du pays. Des chiffres qui attirent l’attention…
En effet, les tunisiens comptent beaucoup au niveau de leur régime alimentaire sur les céréales et dérivées en grandes quantités. Ceci s’explique par l’effet conjugué de manque de moyens pour se procurer une alimentation variée qui coûte cher et des habitudes alimentaires de larges franges de la population.
Néanmoins, ces dernières semaines, on observe presque partout une demande accrue de farine et de semoule devenues objets de contrebande et de spéculation dès le début de la crise Covid-19.
Selon certains observateurs, deux causes expliqueraient l’augmentation de la consommation de céréales et leur importation. La première serait l’engouement des franges les plus fragiles de la population pour ces produits subventionnés pour remplacer d’autres denrées devenues plus chères faute d’un approvisionnement régulier, la deuxième cause serait la conversion des contrebandiers dans le trafic des produits de base devenus « juteux » après la fermeture des frontières.
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