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Tunisie : Ennahdha lance son projet sociétal en l’absence d’une opposition qui pèse

Tunisie : Ennahdha lance son projet sociétal en l’absence d’une opposition qui pèse

Les islamistes d’Ennahdha, après avoir rongé leurs freins durant les sept à huit dernières années, sont repartis, dès le lendemain des dernières élections, à l’assaut de la Tunisie et du peuple tunisien. Cette fois-ci, Ennahdha s’est assurée le silence, sinon l’alliance, de ses opposants, pour pouvoir arriver à ses fins, sans trop d’encombres. Son objectif ultime étant d’imposer son modèle sociétal rétrograde et réduire le pays à une province sous contrôle de la confrérie des frères musulmans, représentée par les pouvoirs accaparés par ses membres, en l’occurrence, le Qatar et la Turquie.

Pour arriver à ses desseins, Ennahdha a retenu la leçon de son expérience malheureuse de l’époque de la Troïka, quand, croyant avoir pris le contrôle du pays, elle a entrepris de mettre en œuvre son funeste projet. Mal lui en prit, puisqu’en voulant brusquer les choses, elle a retourné contre elle la quasi-totalité des composantes de la société tunisienne. S’en suivit leur pire cauchemar de tous les temps, le « sit-in du départ », quand les élites politiques de l’opposition, à l’époque, se sont alliées aux organisations nationales, l’UGTT à leur tête et ont rejoint un mouvement populaire qui a vite fait d’éjecter les islamistes et leurs alliés du pouvoir.

C’est pour ces raisons que, cette fois-ci, Ennahdha s’y est prise autrement, en commençant par se garantir le soutien de ceux qui sont sensés être ses farouches opposants. C’est ainsi que, depuis quelques semaines, on assiste à un alignement des partis politiques de l’opposition, sous le dôme de l’ARP, derrière les projets des islamistes, dans des remakes, désormais classiques en Tunisie, des coalitions contre nature sous-tendues par une avidité et une cupidité sans limite de la majorité des hommes politiques du pays. Ennahdha a, par ailleurs, réussi à mettre la main sur l’appareil exécutif, en s’emparant du gouvernement et en réussissant à débaucher son chef qui était, pourtant, le candidat de celui qui était supposé être son plus farouche opposant, le président de la République, Kaïs Saïed.

Après tout ce travail, Ennahdha a cru ne plus avoir affaire à une opposition qui a du poids et a commencé à mettre en place son plan diabolique. Mais c’était sans compter avec le PDL et sa coriace présidente Abir Moussi, qui a su, à elle seule, leur tenir la dragée haute et contrecarrer leurs projets. Plus encore, elle a réussi à attirer l’attention générale sur leurs manigances, au point qu’elle a pu provoquer un mouvement social assez imposant, qui ne cesse d’enfler et qui commence à, sérieusement, les menacer. C’est ainsi que les appels à la rébellion et à la revendication de la dissolution de l’ARP ont commencé à se multiplier et à s’amplifier, surtout, depuis le début du mois de Ramadan. Un mois qui porte de terribles souvenirs pour les islamistes et qui remue en eux des appréhensions certaines.

C’est à cause de cette peur viscérale que les dirigeants d’Ennahdha sont, dernièrement, montés sur leurs grands chevaux et ont commencé à menacer le peuple des pires exactions si jamais il lui vient à l’idée de revenir à son histoire de sit-in.

Les islamistes sont, en effet, effarés par la position et l’inflexibilité du peuple, un élément du puzzle auquel ils n’avaient pas sérieusement pensé, croyant devoir se suffire de museler ses représentants.

Or, et même en l’absence d’une opposition qui a choisi de vendre la cause pour les islamistes, les tunisiens ont réussi à se regrouper, quelque part aussi grâce à la ténacité du PDL et à gâcher le plaisir des islamistes et leurs sombres projets.

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