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Tunisie – Il devient urgent de penser à remplacer le ministre de la Santé

Tunisie – Il devient urgent de penser à remplacer le ministre de la Santé

Le ministre de la Santé, toujours lui, ne cesse d’alimenter les discussions aussi bien dans les cercles publics ou privés que sur les colonnes des médias.

Ce ministre a, en effet, le chic de ne pas laisser passer une journée sans faire parler de ses prouesses, surtout ces dernières 24 heures où il dépassé tous les records. Il n’a pas cessé de prendre des décisions qui lui ont, de toute évidence, été dictées par d’autres parties qui n’ont rien à voir, ni de près ni de loin avec la médecine.

Il a, en effet, décidé de limiter l’accès du pays aux étrangers et aux tunisiens résidant à l’étranger, alors que le péril de la maladie ne provient plus des frontières. Cette mesure a, de toute évidence été prise pour répondre à une demande pressante de la rue, alors que la rue ne peut pas être experte en termes de santé et d’épidémiologie. Sans oublier que cette demande date de trois mois au moins.

Ensuite, le lendemain même, il s’est rétracte, et a lâché du lest dans le sens d’alléger les mesures de frontières pour certains pays, probablement après protestation de leurs représentants. Ce qui, aux yeux du monde entier et des instances internationales de la santé, veut dire que le ministre de la Santé tunisien prend une décision souveraine et la contredit le lendemain, sous la pression.

Par la suite, il est revenu, ce vendredi, aux suggestions de la rue, en décidant des restrictions pour les cafés et salons de thé. Mais il a choisi de reporter la mise en œuvre de ces mesures au lundi. C’est comme s’il avait cédé aux pressions des professionnels, en leur laissant profiter de la manne qui ce dimanche, avec la retransmission de la finale de la coupe.

Mieux encore, à défaut de s’occuper comme il se doit de son département, il choisit de déborder sur les prérogatives de son collègue du Commerce, en prenant ces décisions, sans lui en référer. Ce qui témoigne d’un grave manque de coordination au sein de l’équipe gouvernementale, où chaque ministre semble rouler pour son propre compte. Pire encore, il se permet de contredire son chef de gouvernement quand il envisage un confinement général, même limité à certaines régions, alors que le premier avait assuré, quatre jours auparavant, que la question du retour au confinement n’était pas envisageable.

D’ailleurs, ce même chef de gouvernement devrait faire vite de prendre les décisions qui s’imposent pour mettre fin à cette mascarade en remplaçant de façon urgente ce ministre qui n’arrive pas à se montrer à la hauteur des évènements. Il devrait penser à le neutraliser, non parce qu’il l’a contredit, mais parce que la situation critique ne permet pas qu’on se donne cent jours pour évaluer un ministre, surtout que la vie de millions de citoyens est en jeu. L’histoire ne retiendra pas seulement, le passage de ce ministre à Bab Saâdoun, mais aussi et surtout, l’inaction de son chef de gouvernement face à toutes ces insuffisances.

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