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Il y a huit ans, les salafistes semaient la terreur au campus universitaire de la Manouba

Il y a huit ans, les salafistes semaient la terreur au campus universitaire de la Manouba

Le 4 janvier 2012 les forces de l’ordre ont mis fin au sit-in des salafistes à la faculté des lettres, des arts et des humanités de Manouba qui fut la scène de violences terrifiantes contre des enseignants et des étudiants sans défense, livrés par les autorités de la Troïka à l’hystérie d’un groupe de salafistes qui voulaient imposer le port du niqab dans les cours. Ce groupe a agressé, entre autres, le doyen, l’historien Habib Kazdaghli.

Le groupe des salafistes qui a pris en otage la faculté dès le début du mois de décembre 2011 était composé d’une centaine d’extrémistes et de membres du parti Ettahrir, connus pour leurs liens directs avec le gouvernement islamiste de l’époque, dirigé par Hamadi Jebali.

Les salafistes arboraient, à la faculté, les drapeaux de leurs partis obscurantistes. Ces miliciens dont certains étaient connus comme petits voyous et revendeurs d’encens et de chapelets à la sauvette dans des quartiers populaires voisins de la faculté, rappelaient par leur uniforme – habit afghan et brodequins militaires – et leur comportement violent, leurs chants, les groupuscules islamo-fascistes sévissant dans d’autres pays. Ceux-ci réclamaient le départ du doyen.

Bloquant l’accès à la faculté, ils ont empêché tous les étudiants de reprendre les cours.

Depuis le début de l’affaire, l’administration et le corps enseignant ont dénoncé l’inertie du ministère de tutelle dans le gouvernement islamiste. Le gouvernement Jebali a sciemment, laissé la faculté face à la terreur et à la violence.

Dans un discours devant l’Assemblée nationale constituante, Jebali avait déclaré que son gouvernement était déterminé à « faire appliquer la loi » contre les « sit-in sauvages », sans citer pour autant les événements de la Faculté de la Manouba. Allié des islamistes au pouvoir, le président provisoire de la République, Moncef Marzouki s’est prononcé pour « la neutralité de l’université qui doit rester loin des conflits confessionnels et politiques » sans agir ni soutenir les enseignants ni les étudiants.

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