Décidément, il a le don et l’art de communiquer. Il est même passé maître en la matière. Il a dépassé, et de loin, ses lugubres adjoints. Il est devenu l’oiseau de mauvais augure de service. Lui, c’est le brillantissime, l’unique, le meilleur ministre de la Santé qu’on puisse jamais rêver.
Non content d’échouer cruellement dans sa tâche, ce ministre trouve le moyen d’étaler, avec toute la modestie du monde, l’étendue de son savoir et de ses exploits.
Le ministre de la Santé a failli dans sa mission, celle de sauver les tunisiens et de préserver leur santé et leur vie. Il faut dire qu’il n’a ni le métier, ni l’art de diriger ni de choisir ses coéquipiers.
Quelqu’un a-t-il, jamais vu, à travers le monde et à travers les temps un tel ministre ? Il cause, qu’il veuille l’admettre ou pas, la mort de mille de ses concitoyens et il trouve le moyen de sortir aux médias pour annoncer qu’il nous réserve encore plus de dégâts. Il se permet même de faire des prévisions. Il nous promet deux mille morts supplémentaires pour les trois semaines à venir. Il se base sur des chiffres que lui ont donnés ses lugubres adjoints, qui n’ont apparemment, comme lui, de la médecine que le diplôme et une vague connaissance des chiffres et des prévisions morbides.
Ils semblent avoir oublié qu’ils sont des médecins. Les médecins, çà traite, çà guérit. Çà ne se contente pas de contempler les retombées de son impuissance et de les étaler aux yeux du monde, histoire de les achever et sans se rendre compte qu’ils sont terrorisés par cette maladie et que ce qu’ils attendent de lui ou d’eux, ce sont des mesures, des actions, une prise en charge, une mobilisation des moyens aussi modestes qu’ils soient, qu’il fasse preuve de compassion, au moins, et qu’il prétende essayer de remédier aux dégâts qu’il a causé.
De grâce ! Que ceux qui l’ont fait nommer, que ceux qui ont refusé son limogeage, il y a quelques semaines, se ressaisissent et réparent un peu de leur tort, en lui intimant, au moins de se taire. De laisser au tunisien le droit d’espérer un miracle.
On se demande bien ce que les tunisiens ont bien pu faire commettre comme méfaits pour mériter une classe dirigeante et un ministre pareils !
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