Economie

Tunisie : La fabrique de l’échec

Tunisie : La fabrique de l’échec

Nul doute que le blocage de plusieurs secteurs économiques et la souffrance des entrepreneurs en Tunisie est due à l’immobilisme de plusieurs services administratifs devenu légendaire dans certains cas mais il revient surtout à l’archaïsme règlementaire puisque plusieurs décrets, lois et circulaires encore en vigueur datent de l’époque husseinite voir même ottomane.

Récemment, un jeune tunisien de 17 ans a été arrêté, pour avoir utilisé, tout simplement, de la cryptomonnaie dans le cadre d’une activité en ligne.

L’arrestation du jeune a soulevé un tollé général auprès de tunisiens de plus en plus impliqués dans le secteur de la technologie financière et qui rêvent d’un pays moins archaïque et immobile. Cette arrestation a eu un effet terrifiant poussant plusieurs entrepreneurs du domaine à penser à abandonner leurs activités par craintes des poursuites judiciaires, d’ordre pénal.

Cela prouve encore une fois, selon les spécialistes, l’ignorance totale des autorités tunisiennes malgré les innombrables avantages que propose cette nouvelle forme de monnaie permettant de réaliser des transactions financières de manière sécurisée, traçable et à faibles coûts.

Également, plusieurs opérateurs du domaine du Blockchain indiquent qu’après l’incident, l’ensemble de la communauté tunisienne qui utilise la cryptomonnaie dénoncent cet acte invraisemblable de la part des autorités monétaires qui se disaient pourtant ouvertes aux nouvelles technologies.

En revanche, il est à noter que l’arrestation a été réalisée non pas à cause d’une infraction commise, mais uniquement à cause de l’absence totale de loi concernant l’utilisation des cryptomonnaies en Tunisie. Le jeune a été arrêté suite son accusation de blanchiment d’argent, car cette technologie n’est toutefois pas évidente à comprendre même pour les autorités qui se basent sur une règlementation de change datant de 1976 et légèrement « rectifiée » au début des années quatre-vingt-dix.

Cette réglementation jugée répressive et bloquante pour l’investissement et la libération du secteur extérieur est dépassée au niveau mondial mais aussi à l’échelle régional et continental.

Dans ce contexte, les appels sont de plus en plus nombreux aux législateurs afin de rédiger un projet de loi sur le Bitcoin et d’autres modes de paiement qui restent interdits par les autorités. Les spécialistes et les professionnels déplorent l’isolement monétaire de la Tunisie, qui empêche encore le tunisien de pouvoir payer en 2021, un abonnement Netflix en dollars ou eu euros !

Il est à préciser que techniquement, ces modes de paiement assurent une traçabilité des transactions monétaires ce qui constitue un excellent moyen de combattre la corruption, alimentée par le cash. Malheureusement, cette loi reste toujours empêchée par la Banque Centrale de Tunisie (BCT).

Pourtant, Marouane Abassi, Gouverneur de la BCT avait lui-même déclaré en 2020, lors de sa participation à la 3ème édition de la Crypto-Finance Conférence à St. Moritz (Suisse) que « nous sommes convaincue que brider une technologie à ses débuts serait une erreur et qu’il faut la suivre de très près, bien la comprendre voire l’expérimenter et se préparer au mieux pour une surveillance efficace de ses ‘’uses cases’’ ».

Mais cela semble être qu’une énième promesse de la part d’autorités totalement dépassées par l’évolution de l’économie numérique.

Rappelons que les crypto-monnaies font office d’actifs les plus sûrs du marché. En raison de leur nature décentralisée, ces monnaies virtuelles se positionnent comme une couverture résistante à l’inflation et aux perturbations financières.

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