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S&P – ATB : Une notation qui ne reflète pas les performances réelles

S&P – ATB : Une notation qui ne reflète pas les  performances réelles

Dans une note qu’elle a publiée le 11 mai courant, l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a dégradé la note de trois banques tunisiennes dont l’Arab Tunisian Bank (ATB) et la Banque de l’Habitat (BH Bank).

L’agence s’est basée dans l’exposé des motifs de sa notation de l’ATB sur l’exposition de la banque au risque de la dette publique de l’Etat Tunisien qui rapportée au PIB atteindrait 91,2% cette année, contre 87,6% en 2020, et ce parallèlement à l’impact « présumé » sur l’ATB de la crise sanitaire et de la contraction du PIB en 2020 (-8,8%).

La situation constitue, une première en matière de rating bancaire, pour plusieurs raisons.

S&P s’est basée pour annoncer sa dégradation de la note de l’ATB et des deux autres banques sur de simples déclarations médiatiques de l’un des analystes M. Mohamed Damak et non sur l’étude des données de la banque en ce qui concerne ses performances, sa solvabilité et la transition de ses ratios de prudence et transformation (liquidité).

D’ailleurs, M. Damak a justifié sa déclaration par une étude de simulation, élaborée par l’agence qu’elle emploie et qui est fondée sur une approche hypothétique et relative aux scénarios de défaillance possibles en termes de dette souveraine de l’Etat Tunisien, selon ses dires. L’étude en question n’a jamais été publiée et même ses grandes lignes ne figurent pas sur le site de S&P !

L’analyste n’a pas tenu compte de la structure de l’actionnariat de l’ATB soutenue à hauteur de 63% au niveau de ses capitaux propres par l’Arab Bank qui est la société mère, une des banques pionnières de la zone MENA jouissant des notations favorables d’autres agences de notation crédibles dans le monde tels que Fitch Ratings, Capital Intelligence et Moody’s.

L’analyste de S&P est le seul sur la scène financière internationale, à annoncer la possibilité de défaillance de la Tunisie en rapport avec la dette souveraine nationale et la gravité des répercussions de la crise sanitaire sur les banques locales mais sans explication claire de l’impact de ces variables sur la perte éventuelle des banques de 102% de leurs capitaux propres.

Faut-il noter que l’analyste avait prédit en mai 2020 que les banques tunisiennes étaient exposées aux risques de la crise Covid-19 à hauteur de 50% de leurs fonds propres, mais sa prédiction était fausse.

Finalement, aucune allusion n’a été faite par Mohamed Damak aux chiffres et performances de l’ATB dont l’exercice 2020 était celui de tous les records.

Au fait, les états financiers individuels de l’ATB montrent une augmentation des capitaux propres à 553,9 millions de dinars (MD) fin 2020 suite à la hausse des réserves à 445 MD. Au niveau du passif, les dépôts et avoirs de la clientèle ont signé une augmentation remarquable de 5242,8 à 5970,3 entre 2019 et 2020 soit une progression de 727,5 MD ou 13,9%. En termes de transition, il s’agit de la hausse la plus forte enregistrée au niveau des banques cotées.

Concernant les engagements, les créances sur la clientèle se sont élevées, quant à elles, à 5121,2 MD au 31 décembre 2020 contre 4822,5 MD au cours de la même période de l’année précédente soit un affermissement de 298,7 MD ce qui dénote l’effort indéniable de la banque pour assurer son concours à l’économie nationale aux moments critiques de la pandémie et son soutien indéfectible à ses relations et partenaires sachant que le noyau dur de la clientèle de l’ATB est composé des groupes et des plus grandes entreprises du pays.

Les soldes intermédiaires de gestion de la banque ont augmenté durant la période 2019-2020 en ce qui concerne le PNB (+9,4% à 262,0 MD) suite principalement à la progression des produits d’exploitation bancaire (+7,9%) à un rythme nettement plus soutenu que celui des charges d’exploitation bancaire.

Dans le respect des normes réglementaires de prudence, le coût du risque a été largement maitrisé au même titre que la masse salariale et les charges générales d’exploitation, ce qui a permis à l’ATB d’améliorer son résultat d’exploitation de 52,3%. Ainsi l’accroissement du résultat net était exceptionnellement conséquent avec un gain de 30,2% à 8,2 MD.

L’ATB était, par ailleurs parmi les rares banques de la place à clôturer l’exercice 2020 avec une liquidité positive de 536.9 MD.

Le résultat net part du groupe s’est inscrit à la hausse pour se situer à 12,5 MD fin 2020. Aussi, le Conseil d’Administration de la Banque a pris la décision le 4 mars dernier d’augmenter le capital social de de 100 à 170 MD.

L’agence de notation internationale Fitch Ratings a récemment confirmé, la note d’émetteur à long terme en devises étrangères et locales de l’Arab Tunisian Bank (ATB) à ” B+ ” tout en considérant la banque rentable, malgré un environnement opérationnel difficile.

Les prochaines années seront marquées par la transformation de la banque, à la faveur d’un positionnement de plus en plus remarquable auprès de la clientèle « Détail » et « Corporate » à travers la conception d’une nouvelle expérience client basée sur l’étude du parcours client et la présentation d’une offre de produits et services qui lui est adaptée, notamment à travers la digitalisation de l’ensemble des processus de la Banque.

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