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Rapport : Appel officiel à l’allocation d’un budget pour soutenir les femmes victimes de violence

Rapport : Appel officiel à l’allocation d’un budget pour soutenir les femmes victimes de violence

Le Ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Seniors vient de publier le rapport national sur la lutte contre la violence à l’encontre des femmes en Tunisie et ce, à la lumière de l’application de la loi organique n°2017-58 du 11 août 2017 relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes deux ans après son entrée en vigueur 2017/2019.

La Tunisie considère la lutte contre les violences à l’égard des femmes parmi ses priorités sectorielles et nationales, notamment à travers la mise en place de l’Observatoire national de lutte contre les violences faites aux femmes et les unités de sécurité spécialisées dans les crimes de violences contre les femmes et l’attribution d’un procureur de la République pour les plaintes des femmes victimes de violences, indique le ministère.

Côté statistiques, le rapport ministériel souligne que le nombre total des appels sur la ligne verte 1899 dédiée à l’écoute des femmes victimes de violences est de 2649 en 2019.

Les données recueillies, à cet effet, révèlent que 82% des femmes, qui ont utilisé la ligne verte, ont été assujetties à la violence verbale et à la violence psychologique. De même, plus de 66% des femmes ont subi une violence physique, 39% des victimes ont été exposées à une violence économique alors que 13% d’enfants -accompagnant leur mères- ont subi des violences.

Sous cet angle, il a été noté que les femmes ayant un niveau d’éducation secondaire sont la catégorie la plus exposée à la violence enregistrant ainsi un taux estimé à 28%, suivies par les femmes ayant un niveau universitaire ensuite celles ayant un niveau d’éducation primaire avec des taux respectifs de 26% et de 16,8%.

En outre, le taux de violence est clairement élevé dans la catégorie des femmes mariées puisqu’il se situe à 72,5%. Ceci signifie que l’institution du mariage souffre de problèmes sur le plan relationnel, un fait pouvant avoir un impact sur les enfants. Le conjoint est l’auteur des violences dans 71% des appels reçus, montrent les données du ministère de la femme, de la famille, de l’enfance et des seniors.

Toujours d’après le rapport du ministère, Les unités spécialisées dans les infractions relatives à la violence à l’égard de la femme et de l’enfant ont enregistré 64979 cas de violence infligée aux femmes et aux filles au cours de 2019.

Ces cas se répartissent entre 18997 affaires de violence déposées auprès de brigades spécialisées de la garde nationale et 45982 affaires déposées auprès des brigades spéciales de la police . Les filles au stade de l’enfance représentent 11% des cas enregistrés. Les affaires de violence déposées auprès des brigades spécialisées dans les infractions de violence à l’égard de la femme et de l’enfant, à la fois chez la garde nationale et la police, se répartissent entre 59% de violence matérielle, 30% de violence morale, 5,9% de violence sexuelle et 8,3% de violence économique.

Le nombre des affaires traitées portant sur des infractions de violence à l’égard des femmes et pour lesquelles des jugements ont été rendus, au cours de 2018-2019, est de 3372 affaires, ces affaires se divisent entre des affaires de violence matérielle (733), de violence sexuelle (37), de violence conjugale (2485), de violence économique (17) et de violence morale (48), précise les statistiques.

L’épouse est dans 2958 des affaires enregistrées la victime de la violence. De plus, les données enregistrées auprès du pouvoir judiciaire montrent que 46% des victimes appartiennent à la tranche d’âge 40-49 ans.

Au cours de l’année scolaire 2018-2019, le ministère a enregistré 13 762 cas de violence qui se répartissent comme suit : 28% de cas de violence morale à l’encontre des filles, 27% des cas de violence verbale et 23% des cas de violence physique.

En comparaison avec l’année scolaire 2017-2018 et l’année scolaire 2018-2019, il a été constaté une augmentation des cas de harcèlement dans les écoles primaires qui de 66 cas sont passés à 135 cas.

Pour le niveau de collège et le niveau secondaire, entre 2016 et 2019 environ 21 cas de harcèlement à l’encontre des filles ont été enregistrés. En revenant aux causes qui alimentent la violence au sein des établissements éducatifs, il est à souligner que la consommation d’alcool constitue l’une des principales causes enregistrées dans le rang des garçons avec un taux de 78,44% suivie par la consommation de drogues avec un taux de 75% et finalement l’extrémisme politique avec un taux de 74,36%.

Le ministère a recommandé d’allouer les budgets nécessaires dans tous les secteurs couverts par l’application de la loi n°2017-58 du 11 août 2017, de dédier, dans le budget de l’État, des dotations spécifiques à la prise en charge instantanée dans certaines situations telles que : les frais de transport de la personne concernée, les dépenses nécessaires pour répondre à ses besoins nécessaires, les frais de résidence temporaire dans les espaces privés… et de soutenir les espaces dédiés à l’accueil des femmes victimes de violence au sein des commissariats régionaux des affaires de la femme et de la famille.

Le rapport a appelé, également, à fournir les équipements nécessaires, à cet égard, afin de pouvoir respecter la vie privée des femmes et garantir la confidentialité des données personnelles et renforcer les brigades spécialisées dans les infractions de violence à l’égard des femmes en ressources humaines, notamment par des femmes.

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