Selon le dernier rapport de conjoncture au titre du mois de mai écoulé de l’Observatoire National de l’Energie et des Mines (ONEM), un organe du ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, les ressources en énergie primaire se sont situées à 2.2 Mtep à fin mai 2021, enregistrant une hausse par rapport à la même période de l’année précédente de 38%, cette hausse est due à l’augmentation de la production nationale du pétrole, du gaz et aussi de la redevance du passage du gaz algérien qui a enregistré une hausse de plus de 200% durant les cinq premiers mois de 2021 par rapport à la même période de l’année précédente.
Les ressources en énergie primaire restent dominées par la production nationale de pétrole et du gaz qui participent tous les deux à hauteur de 76% de la totalité des ressources d’énergie primaire, indique l’observatoire. Néanmoins, la part de la redevance gaz algérien a plus que doublé en l’espace d’un an, sa part est passée de 9% à 20%.
Par ailleurs, la part de l’électricité renouvelable (production STEG uniquement) reste timide et ne représente que 1% des ressources primaires, souligne l’ONEM.
Il est à noter que cette contreperformance vient alors que moins de 10 ans sépare la Tunisie de l’échéance relative à la réalisation de l’un des objectifs du plan solaire tunisien (PST), en l’occurrence la production de 3815 mégawatts (MW) d’électricité, à partir des énergies renouvelles et partant augmenter la part de ces énergies dans la production globale à 30% en 2030.
A part les problèmes réglementaires et d’ordre financier, l’obstacle majeur pour développer la production de l’électricité par la STEG partir des énergies renouvelables demeure l’opposition catégorique de la fédération générale de l’électricité et du gaz relevant de l’UGTT, l’application du décret gouvernemental du 26 février 2020, portant sur la production d’électricité à partir des énergies renouvelables et autorisant la création de sociétés d’autoproduction d’électricité à partir des énergies renouvelables.
Selon la fédération, la production d’électricité par des privés et sa vente directe aux clients, va perturber le réseau électrique et impacter la distribution de l’électricité, la rendant inaccessible à certaines catégories. Ceci entraine, d’après le syndicat, la marchandisation de l’électricité qui touche à la sécurité nationale et au statut public de la STEG.
En outre, le rapport de l’ONEM assure que la demande en énergie primaire a augmenté de 13% entre les cinq premiers mois de 2020 et les cinq premiers mois de 2021 pour passer de 3.4 Mtep à 3.8 Mtep : la demande en gaz naturel a augmenté de 8% et celle en produits pétroliers de 18%.
Il a été rappelé que courant le mois de mai 2020, le pays a débuté la première phase de déconfinement progressif. La structure de la demande en énergie primaire a enregistré un léger changement, en effet, la part de la demande des produits pétroliers est passé de 45% à fin mai 2020 à 48% à fin mai 2021. Le gaz naturel qui représente 54% à fin mai 2020, a enregistré une légère baisse à 52% à fin mai 2021.
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