Le dernier rapport de la Banque mondiale (BM), très défavorable à l’Algérie, ne passe pas. Mais ce que les autorités algériennes digèrent encore moins, c’est que le Maroc soit derrière cette affaire, toujours selon l’exécutif algérien. Le Maroc et un Tunisien de renom : le vice-président de la BM en charge de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), Farid Belhadj…
Il est accusé d’avoir concocté ce document “fallacieux” et “tendancieux“, pour faire plaisir à la famille royale marocaine dont il serait très proche, d’après l’agence de presse officielle algérienne, APS (Algérie Presse Service). “Des amis français de l’Algérie” auraient vendu la mèche, a rapporté L’ExpressDZ mardi 4 janvier 2022.
A noter que le Tunisien est un fin connaisseur du Maroc, puisque son premier poste à la BM, en 1996, fut conseiller juridique pour les affaires du royaume chérifien, entre autres. De 2002 à 2007, il a piloté les chantiers de la BM pour le Maroc, et c’est à cette époque qu’il aurait tissé de solides liens avec le prince du Maroc, Moulay Rachid et de nombreux ministres, d’après Alger.
Depuis 2018 il occupe la vice-présidence de la BM pour la région MENA et aurait pondu de “nombreux rapports complaisants sur le Maroc” et son économie, à en croire les autorités algériennes…
Rappelons que dans ce document publié en décembre 2021, la BM pointe des réformes qui tardent à venir en Algérie alors qu’il y a urgence ; le rapport prédit même un «séisme économique» du fait de «la vulnérabilité» des exportations algériennes. Le rapport souligne également la “pauvreté” endémique en Algérie et parle d’importations qui sont montées à 50 milliards de dollars en 2021.
Bon, les tares de l’économie algérienne on les connait, d’ailleurs Alger lui-même les reconnait et a entrepris un tour de vis draconien sur les subventions et une autre batterie de réformes. Peut-être qu’il faudra faire le point sur le rythme de ces réformes, mais elles sont lancées. En réalité ce que les autorités algériennes ne supportent pas c’est l’idée que “l’ennemi marocain” ait quelque chose à voir avec la mauvaise publicité qui a été faite par la BM.
Quand Alger a été classé parmi les pires villes de la planète les autorités n’ont pas râlé ou remis en cause la fiabilité des indicateurs du prestigieux magazine britannique The Economist. Mais avec le rapport de la BM c’est une toute histoire, surtout si comme le dit Alger derrière cette affaire il y a Rabat…
La voix de Farid Belhadj compte dans la région, il a intérêt à répondre très vite à ces terribles accusations qui jettent l’opprobre sur lui et sur une institution très respectée, la Banque mondiale…
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