Economie

Santé publique : l’ITES recommande d’augmenter de 15% par an les contributions CNAM

Santé publique : l’ITES recommande d’augmenter de 15% par an les contributions CNAM

L’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES) relevant de la Présidence de la République vient de publier hier jeudi 10 février 2022 publie, en partenariat avec la Konrad Adenauer Stiftung (KAS), une étude intitulée « La sécurité sanitaire à l’horizon 2025 : vision et manœuvre stratégique ».

A travers cette étude et dans le cadre de ses travaux initiés en avril 2020, l’ITES s’est attaché à proposer des solutions concrètes fondées sur des visions d’avenir répondant à l’urgence du court terme et à l’impératif du moyen terme via une vision prospective fédératrice et mobilisatrice, et ce pour éclairer le Président de la République et, plus globalement, les décideurs sur les enjeux du présent et de l’avenir.

L’ITES indique que la Covid-19, véritable rupture dans le cours de l’histoire, a révélé les profondes vulnérabilités du système tunisien de santé. La pandémie a également érigé le secteur de la santé en tant que secteur économique d’avenir. D’après l’institut, assurer la sécurité sanitaire du citoyen tunisien est devenue une nécessité incontournable compte tenu de la multiplication et de la diversification des risques et des menaces.

Cet impératif dicte une refonte du système de soins capitalisant sur l’ensemble des travaux menés à ce stade, notamment le Dialogue Sociétal, et visant la matérialisation d’un scénario souhaitable et réalisable ou la vision à l’horizon 2025.

Après une revue détaillée fondée sur une analyse systémique du système de santé tunisien, les auteurs de l’étude, via une analyse rétrospective identifiant les réussites et les échecs de ce système par le passé, ont dressé un diagnostic complet du système de santé tunisien aboutissant à l’identification des variables motrices conditionnant son évolution à l’horizon 2025.

Sur cette base, en appliquant rigoureusement la méthodologie prospective, quatre scénarios ont été construits : le scénario tendanciel dit « Système de santé essoufflé », les scénarios de rupture, l’une positive dite « Système de santé performant », l’autre catastrophique qu’il convient d’entraver ou « Système de santé déliquescent » et le scénario souhaitable et réalisable, en l’occurrence « Un système de santé convalescent ». Ce scénario souhaitable et réalisable constitue la vision voulue pour le système de santé à l’horizon 2025. Elle est décrite de manière détaillée et déclinée en objectifs stratégiques à atteindre.

Les auteurs finissent par la prospective dite stratégique ou comment réaliser la vision compte tenu du diagnostic posé et des moyens. A cet effet, un plan d’actions décliné par années (2022-2023-2024 et 2025) propose 121 mesures opérationnelles classées par ordre de priorité. En établissant la fin, les voies et les moyens, la manœuvre stratégique d’une réforme structurelle du système de santé tunisien est ainsi formalisée. 

L’ITES souligne que compte tenu de la situation financière alarmante du système de santé et la quasi-faillite de toutes les structures sanitaires publiques, il est impérieux de prendre en charge les créances des structures sanitaires publiques et de la Pharmacie Centrale de Tunisie selon un échéancier, à raison de 25% par an, ce qui permettrait à la Pharmacie Centrale d’assurer l’approvisionnement régulier du marché en médicaments et d’éviter les ruptures fréquentes de stock.

On note aussi l’importance d’augmenter de 0,5% par an la part du budget du ministère de la santé dans le budget de l’Etat de 2022 à 2025 pour atteindre 8,5%, ce qui améliorera la qualité des soins et assurera la disponibilité des médicaments. Des ressources financières suffisantes sont mobilisées pour l’entretien des bâtiments et des installations techniques des structures sanitaires publiques.

L’ITES recommande également d’augmenter de 15% par an l’ensemble des contributions de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) au financement du secteur public de 2022 à 2025 et ce parallèlement à l’élaboration et l’implémentation progressive d’une stratégie globale de prévention et de promotion de la santé, basée sur la politique nationale de santé, avec doublement des ressources financières consacrées à la prévention pour atteindre 2% des dépenses publiques.

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