Economie

Fitch Ratings : L’inflation atteindra 10,2% en 2023 dans des perspectives défavorables de croissance

Fitch Ratings : L’inflation atteindra 10,2% en 2023 dans des perspectives défavorables de croissance

Fitch Ratings vient de revoir, selon une note parue hier jeudi 1 novembre 2022, la notation souveraine de la Tunisie de « CCC » à « CCC+ » avec retrait de la catégorie des pays sous surveillance des critères.

La mise à niveau vers « CCC+ » reflète, d’après Fitch, l’impact de l’accord conclu avec le FMI pour un nouveau financement élargi de 1,9 milliard de dollars sur 48 mois sur l’assainissement des finances publiques, malgré l’incertitude quant à la poursuite du respect du programme. 

Pressions sur la liquidité extérieure

L’agence de notation prévoit que le déficit du compte courant se creusera sensiblement à 9,3% du PIB en 2022, contre 6,0% du PIB en 2021, en raison de la position de la Tunisie d’important pays importateur net des matières premières dont les cours sont largement exposées aux répercussions de la guerre en Ukraine. 

Elle s’attend également à ce que le déficit restera élevé à 7,5% du PIB en 2023, du fait de la faible croissance en Europe, principale destination des exportations, d’une part et la montée du cours du dollar, d’autre part. Le déficit se situera à 6,9% du PIB en 2024, selon Fitch suite probablement à la baisse des prix des matières premières.

L’amortissement de la dette extérieure sera de 4,4% du PIB en 2023 et de 5,2% du PIB en 2024, selon les prévisions ce qui accroitra les pressions de financement extérieur. D’après les données avancées par la note, l’impossibilité d’obtenir les financements extérieurs prévus aggraverait considérablement les pressions sur la balance des paiements et poserait un risque pour le stock de réserves de change (à 98 jours d’importations en novembre) et, en définitive, pour la stabilité du cours de la monnaie nationale sachant que la dette tunisienne est fortement exposée aux chocs de taux de change, une dépréciation de 10% de la monnaie nationale augmenterait la dette d’environ 5% du PIB.

Inflation élevée

Selon Fitch, l’inflation a augmenté tout au long de 2022 pour atteindre 9,2% en octobre, elle prévoit qu’elle atteindra en moyenne atteindra 10,2% en 2023, stimulée par la hausse des prix du carburant dans le cadre du programme du FMI. 

Le resserrement de la politique monétaire a été modéré, avec une hausse cumulée des taux attendue de 100 points de base en 2022. Elle considère, sous cet angle, que les grands déséquilibres macroéconomiques et l’endettement élevé des entreprises privées limitent la marge de manœuvre de la politique monétaire mais de nouvelles augmentations de taux à petite échelle sont probables en 2023.

Perspectives de croissance défavorables 

En se référant aux données de Fitch, la croissance du PIB restera limitée à 2,4% en 2022 et ralentira sensiblement à 1,6% en 2023 en raison d’une inflation élevée, d’un calibrage défavorable des politiques à court terme pour remédier aux grands déséquilibres macroéconomiques outre l’impact du choc de croissance en Europe. 

L’agence s’attend à ce que la croissance reste faible dans une fourchette de 2,0 à 2,5% à moyen terme, car les obstacles à la concurrence restent élevés et constituent un frein majeur à la croissance du secteur privé. Un ensemble de mesures ont été identifiées par les autorités pour réduire la rigidité administrative, mais la mise en œuvre et l’impact sur les résultats macroéconomiques, restent incertains, conclut-t-on.

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