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FMI : Se donner les moyens de ses ambitions !

FMI : Se donner les moyens de ses ambitions !

Il y a peu, l’illustre économiste tunisien Hachemi Alaya signait une chronique dont le titre interpelle : « Le lifting économique n’est pas la réforme ». C’est ainsi, que M. Alaya résume les tergiversations de la Tunisie dans le dossier de négociations autour d’un accord avec le Fonds Monétaire International (FMI). Un constat qui converge avec celui partagé par les observateurs, mais avec l’expertise et l’expérience en prime.

M. Alaya dissèque les atermoiements d’une approche chancelante. Dans sa chronique, l’expert conclut ainsi : « Ce bref développement vise à montrer que les politiques budgétaire et monétaire mises en œuvre actuellement vont en apparence dans le bon sens : celui revendiqué par le FMI. Illusion car elles relèvent du lifting économique davantage que de la réforme. En l’état, elles ne peuvent convaincre le FMI et déboucher sur un accord. Surtout, il s’agit d’un simulacre de gestion des affaires nationales qui ne peut être prolongé sous peine d’obscurcir totalement toute perspective de reprise de la croissance économique et d’aggraver périlleusement l’appauvrissement du pays. Dans la situation dans laquelle se trouve le pays, la réponse à l’urgence économique ne réside ni à la Kasbah ni à la rue Hédi Nouira. Elle est à Carthage. ». Tout est dit !

A suivre les sorties ou interventions médiatiques des représentants des autorités tunisiennes engagés dans le processus des négociations avec le FMI, on s’en rend rapidement compte que le storytelling ; ou communication narrative ; reste décousue. Pas de fil conducteur, absence d’éléments de langage et, surtout, de faits ou réalisations consolidant les promesses. Elles existent peut-être. Mais, les tunisiens ne les voient pas. Idem pour le FMI ou la communauté internationale qui, à la lumière des commentaires qu’elles rendent publics, a du mal à déchiffrer les messages !

Or, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Mais, peut-être qu’à force de tenter on finit par griller ses cartes. Dans une tentative de sursaut, pourquoi ne pas créer une taskforce nationale composée de vrais économistes. Pas ceux qui courent les plateaux ; bien qu’ils auraient un rôle dans l’explication ou le développement du récit ; mais par des fins connaisseuses de la question économique et financières. Des profils crédibles qui sauront avec la diplomatie requise mais aussi l’expérience nécessaire venir à bouts des récalcitrants et brosser (enfin) un tableau réaliste de l’économie tunisienne, avec des perspectives et des actions sur le court, moyen et long terme.

Imaginons ; enfin osons souhaiter ; voire à Carthage sinon la Kasbah réunir un groupe de réflexion et d’action composé, entre autres, par MM. Mongi Safra, Hachemi Alaya ou Sadok Rouai etc. Bien évidemment, la liste est non exhaustive.

Bien d’autres femmes et hommes peuvent apporter leurs connaissances, expériences, connaissances et réseaux. Mais, les autorités semblent s’obstiner à continuer dans une démarche stérile commencée depuis 2011. Le monde a changé, la donne aussi. Surtout, le Momentum n’est plus tunisien. Soyons innovants. Sortons des sentiers battus. Consolidons les équipes. Apportons du sang neuf. Ajoutons de l’expertise. Rehaussons le niveau. Acceptons la critique. Allons de l’avant. Rassemblons les efforts pour dépasser les entraves. Ayons le courage de le faire.

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