Economie

Fitch abaisse la Tunisie à « CCC-» : Les détails des facteurs de notation (2/2)

Fitch abaisse la Tunisie à « CCC-» : Les détails des facteurs de notation (2/2)

Fitch Ratings vient d’abaisser à la fin de cette semaine la note de défaut des émetteurs en devises à long terme (IDR) de la Tunisie de « CCC+ »à « CCC- ». L’agence de notation internationale n’attribue généralement pas de perspectives aux pays notés « CCC+ » ou moins.

La dégradation des IDR de la Tunisie reflète plusieurs facteurs de notation dont des facteurs ayant trait à la viabilité budgétaire, le poids de la dette publique et la croissance. 

Réduction du déficit budgétaire

Fitch prévoit une baisse du déficit budgétaire à 5,8% du PIB en 2023 et à 4,5% en 2024, contre 6,9% en 2022. Ceci est principalement dû à la régularité des recettes de l’Etat, à la maîtrise de la masse salariale (en pourcentage du PIB) et à la baisse du coût des subventions alimentaires et énergétiques soutenue par la baisse des cours internationaux. Cependant, l’agence considère que les progrès peu soutenus en matière de réformes empêchent la réduction des vulnérabilités budgétaires aux chocs.

Les rigidités budgétaires resteront élevées, la part des salaires, des intérêts et des dépenses de subventions représentant plus de 90 % des recettes publiques (hors dons) en 2023 et 2024 et, à moins d’être réformées, ces facteurs continueront de présenter des risques pour la viabilité budgétaire.

La dette peut diminuer

Fitch s’attend à ce que la dette culmine à 80,9% (en pourcentage  PIB) en 2023, contre 79,4% en 2022, pour diminuer à 77,3% en 2024, à condition que la trajectoire de réforme budgétaire ne déraille pas, et ce, à la faveur des taux d’intérêt réels négatifs en 2023, une croissance plus forte du PIB et un assainissement budgétaire conséquent.

La trajectoire de la dette reste très sensible aux chocs budgétaires et au taux de change, ce dernier étant une source potentielle de pression en cas de retard prolongé dans l’obtention de financements extérieurs.

Perspectives de croissance défavorables

L’agence prévoit un ralentissement de la croissance du PIB à 1,4% en 2023, contre 2,4% en 2022, en raison d’une inflation contenue mais toujours élevée (11% en moyenne selon les prévisions de Fitch), d’un resserrement du policy mix en réponse aux déséquilibres macroéconomiques et budgétaires, d’une faible croissance en Europe (principal partenaire commercial de la Tunisie), d’un niveau élevé d’incertitude quant à l’orientation des réformes et de l’économie, et les conditions météorologiques défavorables qui ont eu des répercussions sur le secteur agricole.

Fitch s’attend à ce que la croissance s’améliorera ensuite modérément à 2,3% en 2024, principalement grâce à un effet de rattrapage à partir de 2023, et se maintiendra autour de ce niveau à moyen terme.

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