Le marché africain du capital-risque, après avoir relativement bien résisté ces deux dernières années, a enfin été rattrapé par la crise économique mondiale.
Selon un rapport de l’Association africaine de capital-investissement et du capital-risque (AVCA), les investissements réalisés par les fonds de capital-risque en Afrique ont atteint 700 millions de dollars au premier semestre 2024, soit une baisse de plus de 65% par rapport à la même période de 2023.
Cette contraction des investissements en Afrique s’inscrit dans une tendance mondiale plus large, avec des baisses enregistrées dans toutes les régions du globe. Après une année 2023 difficile, le marché mondial du capital-risque n’a reculé « que » de 3% sur les six premiers mois de 2024, avec même des hausses en Europe (+6%) et en Amérique latine (+7%). L’Afrique a donc été la région la plus touchée.
Concrètement, le rapport de l’AVCA indique que les 205 transactions réalisées sur le continent au premier semestre 2024 représentent une baisse de 25% par rapport à la même période en 2023. L’Afrique de l’Ouest a capté 30% des investissements, suivie par l’Afrique de l’Est (22%), l’Afrique du Nord et l’Afrique australe (19% chacune). Le secteur des services financiers a été le plus attractif avec 35% des investissements.
Mais le rapport révèle également une tendance intéressante : le financement par la dette (Venture debt) a presque égalé le financement en equity au deuxième trimestre 2024. Sur les six premiers mois de l’année, les start-ups africaines ont ainsi levé 428 millions de dollars sous forme de dette, contre 700 millions en capital-risque. Une solution pour les entreprises qui souhaitent lever des fonds sans diluer le capital.
Bien que le marché africain du capital-risque connaisse un ralentissement marqué, cette tendance s’inscrit dans un contexte mondial morose. Les investisseurs se montrent plus prudents face à la hausse des taux d’intérêt, mais la dette semble offrir une alternative intéressante pour les entreprises en quête de financement.
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