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Adieu la discipline allemande, maintenant on frappe les responsables politiques dans la rue

Adieu la discipline allemande, maintenant on frappe les responsables politiques dans la rue

L’Allemagne est gagnée progressivement par de funestes pratiques qu’on a coutume de voir en France et ailleurs : les agressions contre les élus de la République. Même le chancelier allemand Olaf Scholz s’est ému de la vague d’attaques physiques contre les responsables politiques. L’ancienne maire de Berlin, la sociale-démocrate Franziska Giffey, s’ajoute à la longue liste des élus malmenés par des inconnus. Elle a été conduite à l’hôpital après avoir reçu des coups à la tête, a indiqué la police ce mercredi 8 mai..

Il faut imaginer la frayeur de la dame quand son agresseur s’est présenté pour la violenter alors qu’elle lisait hier mardi dans une bibliothèque du sud de la capitale, dans le quartier de Rudow. L’individu l’a touchée à la tête et au cou avec un sac. Il a vite quitté les lieux après cet acte odieux. Mme Giffey, présentement ministre de l’Economie de la ville-Etat de Berlin, est passée “brièvement à l’hôpital pour être soignée contre ses douleurs à la tête“, a ajouté la police berlinoise.

L’actuel maire de la capitale, le conservateur Kai Wegner, s’est insurgé contre cette agression, en clamant que toute personne qui agresse des responsables politiques “s’en prend à notre démocratie (…). Nous ne tolèrerons pas cela“, a-t-il dit, avant de brandir une réforme législative pour “des peines plus sévères pour les attaques contre les hommes politiques“.

Les temps sont durs pour les responsables politiques en Allemagne, dans une conjoncture marquée par une tension croissante du fait de la campagne électorale pour le scrutin européen du 9 juin prochain et une kyrielle d’élections régionales en septembre 2024. La pire attaque a été subie par un eurodéputé du parti social-démocrate de Scholz, il a eu des blessures très graves la semaine dernière après que quatre personnes l’ont tabassé alors qu’il posait des affiches dans la ville de Dresde, en Saxe, dans l’ex-RDA communiste. Matthias Ecke, 41 ans, a dû subir une intervention chirurgicale au visage.

Une autre agression a été recensée hier mardi dans la soirée, dans la même ville ; une femme politique écologiste de 47 ans qui collait des affiches électorales a été chahutée et menacée par un homme. Une autre femme lui a craché au visage, a rapporté la police du Land. Les deux suspects ont été coincés par la police, un homme de 34 ans et une femme de 24 ans, les deux de nationalité allemande. Ils étaient sur les lieux avec d’autres individus dont certains avaient osé faire le salut hitlérien, un acte prohibé en Allemagne mais que des groupuscules néo-nazis ont réactivé…

D’après les chiffres provisoires de la police 2790 délits ont été perpétrés contre des responsables politiques en Allemagne en 2023, contre 1806 la précédente année. Mais on n’a pas atteint le pic de 2021, avec 2840 cas d’agressions enregistrés du fait des enjeux des élections législatives.

 

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