Tunisie

Affaire Instalingo : un nouveau report et des accusations lourdes en Tunisie

Affaire Instalingo : un nouveau report et des accusations lourdes en Tunisie

Une affaire aux multiples ramifications

L’affaire Instalingo, qui continue de secouer la scène politique et médiatique tunisienne, a connu un nouveau rebondissement. La chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis a décidé de reporter l’examen du dossier au 10 janvier prochain, tout en rejetant les demandes de libération de plusieurs prévenus en détention.

Cette affaire complexe, impliquant plus de 40 accusés — parmi lesquels des politiciens, des responsables gouvernementaux, des journalistes et des cadres sécuritaires —, porte sur des accusations graves, notamment :

  • Changement de l’organisation de l’État,
  • Blanchiment d’argent,
  • Atteinte à la sûreté de l’État,
  • Actes hostiles envers le chef de l’État.

L’origine de l’affaire : une perquisition à Sousse

L’affaire a débuté le 10 septembre 2021, lorsque les forces de sécurité ont perquisitionné les locaux de l’entreprise Instalingo, située à Kalaa Kebira, gouvernorat de Sousse. Spécialisée dans la création de contenu et la communication numérique, la société était suspectée d’être impliquée dans des activités illicites, notamment le blanchiment d’argent et l’utilisation des réseaux sociaux pour porter atteinte à l’ordre public.

Les autorités ont saisi 23 unités centrales d’ordinateurs, lesquelles ont été soumises à des analyses techniques. Parmi les premières interpellations figuraient six employés, dont une journaliste, tandis que trois autres suspects, dont le fondateur de l’entreprise et son épouse, étaient activement recherchés.

Les accusations : des crimes passibles de la peine de mort

Les charges retenues contre les suspects sont graves et pourraient mener à des peines maximales, y compris la peine de mort selon l’article 72 du Code pénal tunisien. Cet article s’applique aux crimes visant à modifier l’organisation de l’État ou à inciter la population à des violences armées, provoquant chaos, meurtres et pillages.

Parmi les figures les plus médiatisées impliquées dans le dossier figurent :

  • Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahdha,
  • Rafik Abdessalem, gendre de Ghannouchi,
  • Mohamed Ali Laroui, ancien porte-parole du ministère de l’Intérieur,
  • Des journalistes, blogueurs et hommes d’affaires.

Les accusations incluent également des violations de la loi anti-terrorisme et des infractions liées au blanchiment d’argent.

Une deuxième affaire Instalingo : des ramifications internationales

Une seconde affaire, baptisée Instalingo 2, a vu le jour en juin 2022, basée sur des analyses financières ayant révélé de nouvelles pistes de blanchiment d’argent et de collusion. Les enquêtes ont conduit à la mise en accusation de 27 personnes, incluant des étrangers et des personnalités influentes, pour des faits similaires liés à l’atteinte à la sûreté de l’État et au blanchiment d’argent.

Le traitement de ces deux dossiers est désormais centralisé au pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, renforçant la gravité des charges.

Un enjeu majeur pour la justice tunisienne

L’affaire Instalingo, par sa complexité et ses implications politiques, constitue un test pour le système judiciaire tunisien. Le report de l’audience au 10 janvier montre la volonté des autorités de mener des enquêtes approfondies tout en respectant les droits des accusés.

Toutefois, l’affaire met en lumière des défis majeurs liés à la transparence, à l’indépendance de la justice et à la lutte contre la corruption en Tunisie.

Ainsi, alors que l’affaire Instalingo continue de captiver l’opinion publique, elle reflète les tensions politiques et sociales qui secouent la Tunisie. Si les accusations sont confirmées, elles pourraient avoir des répercussions importantes sur le paysage politique et économique du pays.

La suite des investigations et des procès sera suivie de près, tant au niveau national qu’international.

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