Washington a fait des infidélités au roi Mohammed VI en retournant sa veste sur le dossier du Sahara occidental, alors que le soutien américain était gravé sur le marbre depuis les Accords d’Abraham, en décembre 2020. L’administration de Donald Trump l’a fait certainement pour ne pas s’aliéner l’Algérie, premier soutien des indépendantistes sahraouis. Alger est devenu une pièce centrale dans le nouveau dispositif américain en Afrique, le Maroc aussi garde sa place à en croire l’information livrée par “Le Desk”…
Après la base militaire aérienne au Sahara les USA donnent un autre gage au royaume en l’intégrant dans la chaîne de fabrication de la dernière génération de l’avion de combat F-16. Rabat a deux agendas : Moderniser son aviation militaire et devenir à terme un acteur majeur de l’industrie de l’armement. Ce méga projet permet de cheminer vers les deux grands objectifs. Le journal marocain tient cette information du département d’État américain, qui l’a officialisée dans un document le 29 avril dernier.
D’après la source le royaume prendra part à “la fabrication à l’étranger de pièces critiques, de composants connexes et d’équipements pour des avions de combat, dans le cadre du programme F-16 Block 70/72” du géant américain Lockheed Martin. On a appris que le Congrès américain avait été informé de cette décision le 6 août 2024, comme le stipule l’Arms Export Control Act…
On parle ici d’une “autorisation d’exportation de matériels de défense dans un but de sous-traitance industrielle délocalisée, [qui] inclut aussi des données techniques et des services, le tout pour un montant égal ou supérieur à 50 millions de dollars”, indique le journal en ligne. Une trentaine d’alliés des USA dont le Maroc sont dans la liste remise au Congrès.
Rappelons que le royaume a passé commande pour 25 nouveaux appareils F-16 Block 72, pour un montant de quelque 3,8 milliards de dollars (près de 3,3 milliards d’euros). Ce n’est pas tout, l’armée marocaine s’est engagée dans la mise à niveau de ses “23 F-16 Block 52 + existants vers le standard F-16V (Viper)”.
Par ailleurs le pays est dans les petits papiers de Lockheed Martin pour la sous-traitance d’une kyrielle de composants qui pourraient englober “des pièces métalliques de structure, du câblage avionique, des interfaces de montage ou encore des modules spécifiques nécessaires à l’assemblage final”.
A noter que Boeing et Airbus sont déjà installés dans une plateforme industrielle nichée dans la province de Nouaceur (à une trentaine de kilomètres au sud de Casablanca). Le fabricant brésilien Embraer est également alléché par un projet d’investissement dans la région pour la sous-traitance de certains composants.
Certes ces financements sont encore relativement modestes par rapport aux sommes engagées par les ténors mondiaux mais c’est un bon début. Ce qui compte c’est la dynamique des transferts de technologie, c’est cela qui va créer un cercle vertueux autour de l’essor d’une vraie industrie locale.
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