Attijari Bank qui est une banque de droit tunisien créée en 2006 se présente toujours comme une banque performante au niveau du secteur bancaire local et vante constamment son statut de filiale du Groupe Attijariwafa Bank qui jouit d’une grande notoriété notamment en Afrique.
En revanche, les états financiers publiés récemment par la banque au titre de l’exercice 2020 montrent qu’elle est non seulement peu ou presque pas performante mais qu’elle présente aussi des risques très pesants sur sa pérennité d’exploitation, en particulier en matière de non-règlement des crédits par les clients.
Au fait, les états financiers 2020 présentent un total actif qui s’est presque stabilisé à fin décembre dernier à 9684,9 millions de dinars (MD) pour un résultat net de 131,7 MD. Ainsi, le rendement de l’actif de la banque pour l’année dernière est de seulement 1,3%…
En outre, l’état du résultat montre que le coût du risque lié au non-paiement des crédits a augmenté de 18,7 MD fin décembre 2019 à 31,1 MD au terme de l’exercice 2020 soit une aggravation de 66%.
Sous ce même angle, les notes annexes aux états financiers, révèlent que les provisions sur les créances se sont accrues durant la période décembre 2019 – décembre 2020 de 306,3 à 334,6 MD. Les agios réservés correspondant aux intérêts non réglés par les clients ont atteint 89,9 MD au terme de l’exercice 2020.
Ainsi, le total des provisions sur les créances et des agios réservés dépasse à fin 2020 le double du capital d’Attijari Bank. Le risque crédit pèse, à cet effet, lourdement sur les assises financières de la banque.
Malgré cette situation critique, des dividendes ont été distribuées au titre de l’année écoulée et ce, à hauteur de 110,0 MD ce qui équivaut à 34% des réserves.
Coté système d’information, les commissaires aux comptes de la banque ont indiqué dans leur rapport général 2020 que bien que la génération et la comptabilisation des intérêts et commissions se fait automatiquement, le process a constitué pour eux un point clé d’audit.
Rappelons qu’en dépit de la médiatisation massive de quelques actions « RSE » se résumant globalement dans l’aménagement d’écoles dans quelques zones rurales, le climat social à Attijari Bank est souvent considéré comme non sain puisque les employés de la banque ont été les seuls du secteur à observer une grève générale pour des raisons d’ « injustices » et de récurrence de sanctions à leur encontre.
En effet, l’écart au niveau des rémunérations est spectaculaire vu que la rémunération mensuelle du directeur général en 2020 a été, en moyenne, de l’ordre de 115 mille dinars ce qui dépasse des dizaines de fois celle d’un cadre supérieur.
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